Un restaurateur de Magog dénonce les injustices liées à la zone «rouge»

AFFAIRES. Les temps sont durs pour plusieurs entreprises depuis que la région de Memphrémagog, comme l’ensemble de l’Estrie, se retrouve en zone «rouge». C’est le cas notamment pour les restaurateurs dont la plupart voient leur chiffre d’affaires fondre à vue d’œil.

Malgré son optimisme habituel, Alain Roger est loin d’avoir le cœur à la fête ces jours-ci. Propriétaire de La Table Alain Roger, au centre-ville de Magog, l’homme d’affaires essaie tant bien que mal de s’adapter aux nouvelles consignes, limitant son entreprise à un service de «prêt-à-emporter».

S’il se considère malgré tout chanceux de demeurer ouvert comparativement à d’autres entreprises, comme les gyms, il considère tout de même que la situation actuelle est inéquitable.

«Si la consigne était que tout le monde reste à la maison et se limite aux commerces essentiels, comme l’épicerie, je n’aurais rien à dire. Mais quand je vois les longues files d’attente au Costco ou encore un stationnement bondé au Carrefour de l’Estrie, ça me dépasse. J’ai l’impression que le gouvernement rit nous», dénonce-t-il.

Avant de devoir fermer complètement sa salle à manger, Alain Roger accueillait deux fois moins de clients qu’en temps normal, soit une trentaine. Chaque table était distancée et le port du masque était obligatoire durant les déplacements.

À son avis, son milieu de travail était très sécuritaire et surtout, beaucoup moins à risque que d’autres commerces qui sont toujours en opération. «On ferme les restaurants pour éviter les rassemblements, mais on laisse ouvert des magasins à grande surface qui accueillent chaque jour des centaines et des centaines de personnes. Comment ne pas se sentir frustré?», s’interroge-t-il.

«Et pendant ce temps, j’ai neuf employés qui sont sans travail et qui dépendent de mon commerce pour avoir un revenu et faire vivre leur famille. Ce n’est pas le petit chômage qui permet de payer toutes les factures. Je me sens vraiment mal pour eux», poursuit le propriétaire.

Malgré cette période creuse et ce sentiment d’injustice, M. Roger assure que son entreprise est en bonne santé financière. Du moins, suffisamment pour surmonter cette nouvelle épreuve. «On va passer au travers puisqu’on a eu un très bel été à Magog. Les gens de la place et les touristes ont été au rendez-vous, heureusement. On affichait complet jusqu’au dernier soir avant de tomber en zone rouge. Notre clientèle a été solidaire jusqu’à la toute fin. C’est ce qui nous aide à garder espoir», conclut-il.