Un « p’tit gars du coin » à la direction de l’Opéra Haskell
STANSTEAD. Un «p’tit gars du coin» qui a travaillé toute sa vie aux douanes se voit confier la direction de l’historique et patrimoniale salle d’opéra Haskell.
Vincent Boudreau réalise presque un rêve, lui qui a décroché un baccalauréat en théâtre à l’Université de Concordia avant de travailler pour l’Agence frontalière du Canada pendant 30 ans.
Ce retraité ne cherchait pas nécessairement un emploi, mais son implication dans la communauté l’a conduit dans ce nouveau rôle qu’il apprécie. «J’ai peut-être toujours voulu faire ce type d’emploi et mon bac va enfin me servir», dit-il avec un sourire.
Conscient qu’il ne pourra révolutionner cette institution culturelle, Vincent Boudreau entend tout de même apporter un vent nouveau et un dynamisme pour relancer cette «magnifique salle de spectacle».
Dès les rénovations mineures effectuées et les acquisitions complétées de lumières de scène et d’un projecteur de film, il réactivera une programmation culturelle gelée en raison de la crise sanitaire.
La salle d’opéra renaîtra après deux années de pandémie avec un spectacle de Mike Goudreau et The Boppin’ Blues Band, le 23 juillet. Suivront des prestations de la troupe locale de théâtre «Bordeline Players» au début août et de l’Orchestre symphonique du Vermont à la fin du mois d’août. Des films, des «micros ouverts» et des activités culturelles scolaires animeront également cette salle.
Embauché en mai dernier seulement, le nouveau directeur travaille déjà à bonifier cette programmation qui pourrait s’échelonner pendant l’hiver.
Il prévient toutefois les visiteurs qu’il devront d’abord traverser la frontière avant de garer leur voiture au Vermont avant de se présenter à la porte d’entrée américaine avec leur preuve vaccinale. Les mêmes consignes sanitaires s’appliquent pour les tours guidés qui ont été réactivés le 1er juin dernier.
Ce bâtiment, qui abrite la salle d’opéra et la bibliothèque, a été construit en 1901. Le théâtre se distingue par son emplacement situé à cheval sur la frontière canado-américaine. «C’est le seul lieu au monde où l’on peut prendre place dans une salle qui est physiquement traversée par une frontière internationale, et où la plupart des spectateurs s’assoient aux États-Unis pour voir un spectacle présenté sur une scène au Canada», lit-on sur le site web www.haskellopera.com