Un phénomène naturel a blanchi les roches de la rivière Magog
ENVIRONNEMENT. Tôt ce printemps, l’apparition d’une couche blanche sur des roches et des branches de la rivière Magog a soulevé inquiétudes et questionnements de la part des usagers de la piste cyclable La Montagnarde. Un phénomène naturel expliquerait la présence de cette matière blanche qui s’apparenterait à de la neige qui ne voulait pas fondre.
Les habitués avaient déjà remarqué ces roches blanchies par le passé, plus précisément en aval du barrage hydroélectrique et derrière l’ancien complexe de la Dominion Textile. Le phénomène était beaucoup plus marqué au début de la saison printanière, avant de s’atténuer au même rythme que les précipitations.
Des citoyens ont contacté Le Reflet du Lac pour connaître la source de cette coloration blanche. Après analyse, la biologiste et directrice générale du Memphrémagog Conservation Inc. (MCI), Ariane Orjikh, explique qu’il s’agit d’un phénomène naturel associé à une forme d’algues.
Dans son jargon scientifique, les analyses concluent à un dépôt composé majoritairement d’enveloppes cellulaires siliceuses ou frustules vides, c’est-à-dire sans contenu cellulaire. «Ces frustules appartiennent à des algues microscopiques de la classe des Bacillariophycées, lit-on. La silice qui compose le frustule est responsable de la couleur blanchâtre des échantillons.»
Ce phénomène n’inquiète pas le MCI, pour l’instant. Mme Orjikh se préoccupera davantage de ce dossier s’il se répète année après année. «Si on en voit davantage, ça pourrait dire qu’il y a de plus en plus de cette sorte d’algue, ajoute-t-elle. Ce phénomène pourrait être causé par une augmentation des apports de phosphore et les changements climatiques, ce qui engendre un vieillissement prématuré du plan d’eau.»