Un ours de 150 kilos aussi appétissant que terrifiant!

OEUVRE D’ART. On sait que le chocolat a ce don de faire saliver nos papilles, mais il peut également susciter des émotions sans même en manger. C’est ce que réussit à faire le chocolatier Michael Cotard, qui a pratiquement donné vie à un grizzly sous forme d’une scuplture faite entièrement de chocolat.

Malgré sa forte ressemblance à un vrai animal, notamment par ses crocs acérés et sa grande dimension, l’ours chocolaté installé récemment à l’Atelier du pain à Magog n’a pas fait fuir les clients qui ont croisé son chemin. Faite avec plus de 150 kilos de chocolat, l’oeuvre d’art attire plutôt les curieux et également les regards admiratifs face à cette réalisation, qui a nécessité environ 80 heures de travail.

«Toutes les sculptures que nous fabriquons sont faites avec du chocolat recyclé, c’est-à-dire des produits qui n’ont pas été vendus dans nos boutiques. Au lieu de les jeter, nous les récupérons pour créer différentes choses, que ce soit selon nos inspirations ou à la demande de clients», explique celui qui est président de Cotard Chocolatier.

Quand la tentation est trop forte

Puisque la matière utilisée est parfois périmée ou simplement moins intéressante en termes de saveurs, celui qui a été désigné «Meilleur chocolatier au Canada» en 2015 lors d’un réputé concours explique que les sculptures exposées en boutique ne sont pas faites pour être touchées ni mangées.

Malgré cet avertissement, certaines personnes plus gloutonnes ont semblé faire fi de ces recommandations. «J’en ai vu de toutes les sortes depuis le début de ma carrière, que ce soit des marques de dents ou des morceaux cassés pour goûter. Et contrairement à ce qu’on peut penser, ce ne sont pas les enfants qui sont les pires!, lance en riant Michael Cotard. Des clients soûls ont même déjà complètement détruit une sculpture dans un hôtel. Dès que les gens savent que c’est du chocolat, on dirait que c’est plus fort qu’eux et ils doivent y toucher. Idéalement, c’est préférable de se limiter à des photos!»

La sculpture est faite d’environ 150 kilos de chocolat recyclé et a nécessité plus de 80 heures de travail. (Photo Le Reflet du Lac – Gino Gaudreau)

Des oeuvres pour épater la galerie

À titre informatif, l’ours installé depuis le 6 janvier à la boulangerie magogoise est disponible pour adoption en échange d’une somme entre 6000 et 7000 $. Toutefois, l’acheteur ne partira pas avec la pièce en boutique, mais bien avec une oeuvre identique faite sur mesure, qui sera même comestible. «Nos sculptures sont principalement vendues dans le secteur de l’événementiel et des compagnies privées. J’ai aussi des clients fortunés qui font appel à nous pour leurs chocolats de Pâques. L’an dernier, nous leur avons fait un arbre généalogique mesurant six pieds de haut. Il y a aussi des patrons d’entreprise qui achètent une sculpture pour la partager avec leurs employés.»

Payer pour une Ferrari en bouche

Pour ceux qui ont les poches peut-être moins profondes, il est aussi possible de se procurer des chocolats de Michael Cotard au même endroit. Évidemment, puisqu’il s’agit d’un produit d’exception, il faut tout de même s’attendre à devoir débourser plus cher qu’une tablette à l’épicerie. «Comme dans tous les domaines, dès qu’il est question d’un produit artisanal et local, il y a un prix qui s’y rattache pour l’expertise, la recherche de connaissances, la passion et tout le travail qui s’y rattache. Si on se compare à du commercial, ce sont deux mondes complètement différents. C’est comme de comparer une Ferrari à une marque plus populaire.»

«Un artisan travaille avec la meilleure matière et il cherche constamment à la comprendre au maximum. Et au final, la différence est flagrante. On se retrouve avec un chocolat extrêmement calibré et explosif en goût. Je n’ai aucun souci avec nos prix et avec ce que nous offrons. Je ne dis pas cela pour me vanter, mais je pourrais m’installer à Paris les yeux fermés», conclut celui qui a déjà gagné un premier prix à Toronto pour son chocolat à la menthe, lime et poivre vert.