Tribune libre: quai MacPherson… six mois plus tard !

Le Reflet du lac publiait la semaine dernière une entrevue avec Mme Nathalie Pelletier, qui s’interrogeait sur la pertinence d’une étude d’impact environnemental indépendante pour valider les conclusions du rapport d’expertise fourni par les promoteurs du projet de sauna flottant à l’appui de leur requête. Les interrogations de la Mairesse semblent parfaitement justifiées lorsque l’on considère les récents reportages de La Presse+ exposant un problème qui semble courant dans les projets municipaux : celui des rapports de complaisance présentés par des promoteurs à l’appui de leurs projets.

Actuellement, la seule étude dont dispose la Ville est celle qui fut réalisée à la demande des promoteurs dans le but d’obtenir les permis requis. Dans cette optique, une nouvelle étude d’impact environnemental doit absolument être commandée par la Ville pour lever toute ambiguïté sur les impacts potentiels du sauna sur l’environnement. L’étude devrait être réalisée, aux frais des promoteurs, par des spécialistes reconnus, sans lien avec le promoteur, et selon des termes de référence de la Ville.

La Ville devrait d’ailleurs, à compter de maintenant, imposer à tous les promoteurs de projets la réalisation d’une étude d’impact environnemental réalisée selon le canevas d’étude défini par la Ville par des experts ou des firmes neutres, compétentes et accréditées par l’administration municipale. Magog ferait ainsi figure de chef de file dans cette façon innovatrice de transiger avec le secteur privé, assurant que la municipalité ait en main des outils fiables et adéquats pour planifier son développement.

Quant à la solution d’un bail-béton qui permettrait d’éliminer le sauna flottant en cas de problème durant son exploitation, comme le propose Mme la mairesse, elle est malheureusement une fausse bonne idée. On n’arriverait ainsi qu’à se donner la possibilité d’agir trop tard !

Puisque le Conseil municipal semble prêt à mettre en œuvre cette proposition d’une étude environnementale que des citoyens ont déjà proposée depuis longtemps, il est important de rappeler des questions importantes qui aussi été soulevées et qui restent toujours sans réponses :

1. Le quai MacPherson doit être réservé à des fins d’utilité publique selon l’acte de cession du quai par le Gouvernement du Canada. Un sauna commercial et un commerce de location de motomarines constituent-ils des utilités publiques, au même titre qu’une rue ou un parc ?

2. Le quai MacPherson est le seul quai public de la partie nord du lac Memphrémagog. À ce titre, il doit accueillir en cas d’urgence les bateaux de plaisance qui circulent sur le lac. Or, il ne reste comme place d’amarrage sécuritaire que l’emplacement qu’on veut réserver au sauna flottant puisque les places à l’extrémité sud du quai sont beaucoup moins sécuritaires, car exposées aux vents dominants. Comment, à l’avenir, la Ville entend-elle fournir aux embarcations qui circulent sur le lac des places d’amarrage sécuritaires au quai MacPherson ?

3. Enfin, la plate-forme flottante supportant le sauna serait amarrée à une dizaine de mètres devant le site d’amarrage du bateau de croisière Le Grand Cru, ce qui la place dans l’axe des mouvements du bateau au départ et à l’arrivée des croisières. Comment la Ville entend-elle faire face à ses responsabilités advenant une fausse manoeuvre et un accident entre le Grand -Cru et la plate-forme du sauna ?

Non seulement le Conseil doit-il obtenir les réponses à ces questions dans le but d’éclairer sa propre gestion, mais il doit les communiquer aux citoyens pour lever toute inquiétude et tout questionnement sur l’avenir du quai MacPherson.