TRIBUNE LIBRE: au secours: problème avec la vaccination COVID

Madame,

Monsieur,

 

Permettez-moi de vous mettre en contexte : Je suis proche aidante de ma maman qui est maintenant veuve depuis l’an passé. Nous habitons une maison bigénérationnelle, donc nous en sommes en contact quotidien. Ma mère a 80 ans et son état de santé est précaire; elle est cardiaque et est atteinte de MPOC (Maladie pulmonaire occlusive chronique).

Vous comprendrez que dans la situation, nous avons suivi à la lettre les recommandations de la santé publique depuis l’apparition de la Covid en 2020. Aussitôt que le gouvernement lançait une campagne de vaccination, nous étions toujours dans les premiers à se faire vacciner afin d’éviter la contamination et les complications relatives à ce virus. Nous sommes des milliers de personnes dans cette situation : les immunosupprimés, les gens en traitement pour le cancer et tous les gens atteints de maladies chroniques. L’importance pour nous d’être protégés adéquatement est une question de vie ou de mort.

Le gouvernement a lancé la dernière campagne de vaccination en août 2022, juste avant l’entrée des classes. Nous avons reçu comme des milliers d’autres personnes dans notre situation,  notre vaccin à la fin août. À la fin août, les doses de vaccin de Pfizer étaient encore la vieille version monovalente, ne couvrant pas le nouveau variant. Les doses des vaccins bivalents ne sont arrivées que plus tard au mois de septembre.

DES GENS PÉNALISÉS

La santé publique a alors émis une nouvelle directive, disant qu’une seule dose de rappel ne serait administrée et uniquement après 5 mois d’intervalle de la dernière dose. Se faisant, elle pénalisait tous les gens qui avaient reçu la version précédente monovalente de Pfzier et des autres compagnies.  N’aurait-elle pas dû attendre de disposer des doses bivalentes avant de lancer sa campagne afin de procurer la protection nécessaire à tous? Les gens les plus à risque se font vacciner rapidement aussitôt que la santé publique lance ses campagnes, ne prenant aucune chance devant la menace de se faire infecter par ce virus mortel dans leur situation. Bien entendu, lors de la vaccination, personne ne nous a informés qu’il serait mieux de patienter quelques semaines afin de bénéficier de la dose bivalente du vaccin pour couvrir ce dernier variant. 

Suite à cette constatation, j’ai donc repris un rendez-vous pour ma mère et moi afin de nous faire administrer la dose bivalente couvrant ce dernier variant.  J’ai contacté le CLSC local qui offre certains services à ma mère dû à sa condition afin qu’ils viennent nous vacciner directement à la maison. L’infirmière à la vaccination m’explique alors qu’elle ne pourra pas venir nous vacciner, dû à la directive de la santé publique, ni maintenant ni dans 5 mois étant donné que la directive prescrit une seule dose de rappel.  Elle me précise que nous sommes des centaines, uniquement ici à Magog dans cette situation, imaginez au Québec si, ici c’est une centaine. Devant cette aberration, exposant ma mère à contracter le variant, qui pour elle sera mortel, je contacte son pneumologue qui comprend très bien la situation et qui lui fait une prescription pour se faire vacciner malgré tout, et ce avant le délai imparti. Le pneumologue est bien conscient que si ma mère se trouvait infectée par ce variant, elle en mourrait.  Heureuse et soulagée d’avoir enfin avoir trouvé la solution à notre problème; ma mère sera enfin protégée contre la nouvelle menace, je transmets la prescription à l’infirmière du CLSC qui recommunique avec moi et m’explique que malgré tout elle ne pourra pas nous vacciner due à la consigne de la santé publique, mais elle me dit qu’elle nous comprend très bien et qu’elle ne comprend pas cette nouvelle directive visant les gens les plus à risque qui se sont faits vaccinés avec le Pfizer monovalent. Je suis horrifiée, pas simplement déçue, horrifiée de comprendre qu’à l’approche des fêtes, nous nous retrouvions comme au tout début de la covid, en isolement complet afin de ne pas prendre la chance de contaminer ma mère.  

FIN 2023, C’EST TROP LOIN POUR LES GENS VULNÉRABLES

N’abandonnant pas, je téléphone à la direction de la santé publique de l’Estrie. C’est l’infirmière en chef de la vaccination qui me rappelle, m’expliquant que le gouvernement vient tout juste d’émettre une nouvelle directive visant justement ces gens qui se sont fait vacciner avec les doses monovalentes : 6 mois après cette dose, nous pourrons être vaccinés…. Ce qui nous mène à fin février 2023. Devant mes protestations, elle m’explique que la santé publique cumule actuellement les données sur les symptômes après contamination et sur le niveau d’immunité après un délai plus long entre les doses. (Originalement de 3 mois)  Je comprends que l’immunité procurée par le vaccin chez les gens possédant un système immunitaire normal (les gens relativement en santé), est encore assez bonne après 6 mois. La santé publique est actuellement en étude au profit des gens les plus à risque de la société. Je comprends que ces études sont nécessaires afin de bien orchestrer la protection de la population en général dans le futur, mais je refuse que ce soit au frais de la population vulnérable dont fait partie ma maman. Les deux infirmières à la vaccination avec qui j’ai discuté, sont toutes les deux en accord avec ces arguments et elles non plus ne comprennent pas ou se trouve la logique dans cette directive, exposant les plus vulnérables. Le pneumologue est lui aussi de cet avis, prescrivant une deuxième dose immédiatement en spécifiant sur sa prescription malgré le délai prescrit. 

La santé publique met en danger tous les gens qui sont à risque et qui ont simplement suivi les directives rapidement afin de se procurer une protection adéquate. N’aurait-elle pas dû attendre les doses bivalentes avant de lancer sa campagne? Les centres de vaccination n’auraient-ils pas dû prévenir la population d’attendre le vaccin bivalent? Ne devrait-elle pas permettre aux plus vulnérables de recevoir cette protection? Ne pourrait-elle pas compiler ses statistiques uniquement sur la population en général? Nous avons déjà perdu une trop grande partie de la population au frais de ce maudit virus, expliquez-moi donc pourquoi on refuse cette protection aux gens qui ont des santés plus précaires? Qui se trouvera responsable des morts que nous cumulons actuellement au sein de cette population vulnérable? Est-ce que Dr Boileau et son équipe peuvent mettre de côté les études en cours et la cumulation de leurs statistiques et protéger les gens vulnérables adéquatement? Quelle aberration que de devoir se battre pour se faire vacciner??

Pour tous ceux dans la même situation que nous et qui craignent pour leur vie et celles de leurs proches, il nous faut dénoncer rapidement cette situation afin que la santé publique permette aux plus vulnérables de se procurer une protection adéquate, couvrant ce nouveau variant! AU SECOURS!!! 

Julie Dion

Magog