Tous les Magogois doivent réduire leur consommation d’eau

INONDATIONS. La montée des eaux du lac Memphrémagog affectait surtout les riverains et les plaisanciers jusqu’à maintenant. Cependant et malgré l’accalmie météorologique des 48 prochaines heures, la Ville de Magog étend son avis de réduction de la consommation d’eau potable à la population de tout son territoire.

Émis en début de semaine, cet avis ne touchait que 166 résidences des rues Audet, Cabana, Merry Sud, Springhill et Verchères. La Ville espérait l’interrompre aujourd’hui en fin de journée, mais la recommandation demeure en place pour donner un répit aux installations municipales qui fonctionnent 24 heures sur 24. 

La Ville veut ainsi limiter les rejets d’eaux usées vers le réseau d’égout, ce qui contribuerait à hausser le niveau du lac. Magog assure que son eau demeure potable.

Les stations de pompage fonctionnent à pleine capacité, car le niveau du lac est très élevé à 208,63 mètres, ce qui représente une très légère baisse comparativement aux derniers jours.

Ce niveau est jugé exceptionnel par Sylvain Arteau, directeur du Service de sécurité incendie de la Ville de Magog et coordonnateur des mesures d’urgence. «C’est du jamais vu en saison estivale, mais ça se compare à certaines crues printenanières. La grosse différence, c’est qu’on doit tenir compte de la présence des quais et des bateaux pour fixer le débit d’évacuation du barrage de la rivière Magog, contrairement au printemps.»

HAUSSE D’UN MÈTRE EN MOINS DE TROIS SEMAINES

Cette crue historique s’explique notamment par un sol déjà gorgé d’eau qui absorbe difficilement 144 mm de pluie tombés au Vermont et 80 mm à Magog, les 11 et 12 juillet. Le Vermont, là où provient 80 % de l’eau du lac Memphrémagog, avait précédemment connu des précipitations historiques, gonflant le lac d’un mètre d’eau supplémentaire en moins de trois semaines. «C’est gigantesque pour un lac de 42 km de long qui couvre une superficie de 100 km carrés environ», image M. Arteau.

Ce lent retour à la normale pousse la Ville de Magog à ajouter d’autres mesures de sécurité et de prévention. Une portion de la piste cyclable de la Montagnarde, entre la rampe de mise à l’eau et la rue Belvédère, est fermée en raison d’un segment inondé. La Capitainerie de la rue de Hatley est également fermée. Des barrières et de l’affichage ont été installés près de l’île Charest pour empêcher les plaisanciers d’emprunter la rivière Magog. La patrouille nautique de la Régie de police Memphrémagog y accentuera la surveillance.

Adoptées il y a une semaine, des mesures comme la fermeture des plages et des rampes de mise à l’eau, ainsi que l’interdiction de naviguer sur la rivière Magog, sont maintenues jusqu’à nouvel ordre. Ne pouvant complètement interdire la circulation sur le lac, la Ville recommande aux plaisanciers d’y naviguer le moins possible, et ce, malgré le beau temps et les vacances de construction qui approchent. «Situation exceptionnelle équivaut à mesures exceptionnelles», prévient M. Arteau.

PAS DE RETOUR À LA NORMALE AVANT PLUSIEURS JOURS

Magog évalue la situation quotidiennement, voire d’heure en heure. Un retour à la normale n’est pas prévu avant plusieurs jours.

Pour sa part, la mairesse Nathalie Pelletier assure que tout le personnel de la Ville est sur le qui-vive. Consciente des critiques émises par certains, elle tient à signaler que la gestion du niveau du lac et des barrages est complexe. «Ce sont le lac Magog et la rivière Saint-François de Sherbrooke qui recevront l’eau supplémentaire si on augmente le débit du barrage, rappelle-t-elle. Nos décisions sont prises pour diminuer le niveau de l’eau, limiter les impacts sur l’environnement et éviter des inondations majeures.»

Info: ville.magog.qc.ca/avis