Tombé dans un trou de boue, un septuagénaire dénonce la sécurité aux abords d’un chantier
TÉMOIGNAGE Un septuagénaire de Magog dénonce le manque de sécurité aux abords du chantier entourant la construction du nouveau bureau de poste près du Walmart, alors qu’il soutient avoir subi des blessures après être tombé dans un trou.
L’homme de 72 ans raconte que sa mésaventure est survenue le 5 septembre dernier, alors qu’il se rendait en marchant faire des emplettes au Walmart de Magog. Le principal intéressé venait de passer devant le magasin Bulk Barn et se trouvait près de la courbe menant au supermarché lorsque les événements se sont produits.
«Il n’y a pas de trottoir à cet endroit, alors les piétons sont obligés de marcher au bord de la rue, ce qui est déjà dangereux. Mais cette fois-là, j’ai dû réagir rapidement, car il y avait un balai mécanique qui passait et les voitures déviaient de leur voie. En me tassant sur le terrain du chantier de construction du futur bureau de poste, j’ai perdu pied et déboulé dans une pente avant de terminer ma course dans un trou rempli de bouette», raconte Réjean Genesse.
Pris de panique avec le visage et les vêtements recouverts de boue, il a tenté de sortir de sa fâcheuse position par ses propres moyens, mais en vain. «C’était tellement glissant que j’étais incapable de remonter. Je suis resté pris pendant 45 minutes avant que de bons samaritains viennent à ma rescousse. Je ne comprends pas comment ils ont fait pour me voir. S’ils n’avaient pas été là, combien de temps je serais resté au fond du trou?», se questionne-t-il, tout en remerciant du fond du coeur ses «sauveurs».
Le trou de quelques pieds dans lequel est tombé Réjean Genesse est situé en bas d’une pente le long de la route menant au Walmart et au futur bureau de poste, qui est en construction. (Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)
Des blessures physiques et mentales
M. Genesse soutient avoir subi une ecchymose à l’épaule, en plus de ressentir des douleurs au nerf sciatique depuis les événements. Il ne cache pas non plus que les séquelles vont au-delà de ses blessures physiques. «Je ne me sens vraiment pas bien depuis que c’est arrivé. Je fais des cauchemars et je n’arrive plus à dormir. C’est comme si j’avais subi un choc. Juste d’en parler, mon corps se met à trembler», raconte-t-il.
«C’est comme si on avait démoli ma dignité comme être humain. Je ne suis pas le genre de personne qui cherche de l’attention et qui aime dénoncer. Si je parle aujourd’hui, même si c’est difficile, c’est parce que je crois qu’il y a un réel danger et je ne veux pas vivre avec des remords de n’avoir rien dit. À mon avis, il aurait dû y avoir une clôture à cet endroit et une meilleure signalisation, surtout que c’est un secteur très achalandé.»
Ayant encore de la difficulté à se remettre de ses émotions, M. Genesse est à réfléchir pour la suite des choses. Pour le moment, son but est de sensibiliser la population pour éviter que d’autres personnes se retrouvent dans la même position. Il n’écarte pas toutefois la possibilité de faire appel à la justice pour faire respecter ses droits. «Je suis tombé face première dans la bouette, alors mes vêtements sont finis, mes souliers aussi. Je transportais également des choses avec moi quand c’est arrivé. Ça ne représente pas de grosses sommes d’argent, mais quand on travaille fort pour les gagner, c’est très frustrant», conclut-il.