Tolérance des policiers à l’égard des motos: une mauvaise réputation injustifiée?

SURVEILLANCE. Tout en appuyant les policiers dans leur travail, Jacques Brochu reconnaît que Magog demeure encore aujourd’hui une destination à éviter aux yeux de plusieurs motocyclistes de passage dans la région.

Président de l’Association motocycliste de Sherbrooke, M. Brochu entend régulièrement dire que les policiers de Magog sont plus sévères qu’ailleurs dans l’application des règlements sur les silencieux non conformes. Une réputation qui colle également à la peau des agents de la paix de Granby. «Les gens de l’extérieur savent que s’ils viennent en Estrie, ils ont plus de chance d’être ciblés à Magog et Granby qu’à Sherbrooke, par exemple. Est-ce la vérité ou de fausses perceptions? Je n’ai pas la réponse, mais ce que je sais, c’est que ça se jase beaucoup entre adeptes de motos.»

À titre personnel, Jacques Brochu assure n’avoir jamais eu de problème avec la Régie de police de Memphrémagog. Le fait qu’il possède une moto standard y est peut-être pour quelque chose, selon lui. Mais quoi qu’il en soit, comme bien d’autres motocyclistes, jamais il ne s’empêche de circuler au centre-ville magogois. «Je pense que ce sont surtout les propriétaires de Harley-Davidson ou de motos «customs» qui sont plus à risque d’être interceptés et qui se passent le mot entre eux», conclut-il.

La faute aux motocyclistes

Le Magogois Yves Robert, qui est un grand adepte de moto, jette le blâme sur les motocyclistes si Magog traîne une mauvaise réputation à l’égard des véhicules sur deux roues. Il soutient que cette perception est principalement nourrie par des gens qui ont vécu une mauvaise expérience de par leurs agissements. «Si tu respectes la réglementation et que tu circules sans faire de bruit excessif, tu n’auras jamais de problème, assure-t-il. Et pour l’avoir vécu, les policiers donnent souvent des avertissements plutôt que des contraventions pour une première infraction. Mais c’est évident que si tu rinces ton moteur, tu vas attirer les problèmes.»

S’il reconnaît que la RPM était peut-être plus stricte – même trop – il y a une dizaine d’années, M. Robert avance que ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. «On a juste à se promener sur la Principale pour voir qu’il y a encore beaucoup de motos qui passent dans le coin. C’est la preuve qu’elles sont les bienvenus et qu’il y a une tolérance. Et ceux qui sont conformes comprennent que les policiers sont payés pour faire respecter la loi. Ceux qui crient et qui critiquent ont souvent quelque chose à se reprocher», constate-t-il.