Stationnement dans les établissements de santé: gratuité et tarifs à l’étude

BUDGET. Les stationnements des 14 établissements du CIUSSS de l’Estrie-CHUS et ses points de service sont sous analyse. Certains endroits gratuits pourraient se retrouver sous tarifs, tandis que d’autres à prix fixes pourraient assouplir les montants à payer selon la durée d’occupation.

Par Maryse Mathieu

L’exercice est laborieux. C’est presque du cas par cas pour pas moins d’une centaine de lieux. Chaque endroit a ses réalités locales avec lesquelles composer. Par exemple, si la gratuité de stationnement cesse à l’hôpital de Coaticook, est-ce que les employés et visiteurs vont créer un problème en envahissant les espaces d’un autre établissement à proximité, en plus de se garer dans les rues avoisinantes? Par conséquent, à quoi bon investir pour installer une barrière et gérer un horodateur?

C’est donc une partie de la vaste réflexion entreprise par un comité de travail d’une vingtaine de personnes qui en sont à l’étape des consultations de leurs membres, dont les instances syndicales, les médecins et les comités d’usagers. Après avoir reçu la commande de sonder le terrain à la mi-avril, leurs réponses sont attendues pour début mai, afin de poursuivre les démarches qui aboutiront vers la mise en place de nouveaux tarifs pour le 1er avril 2017.

La fin du 6,50 $ pour tous

«Il va probablement avoir des gradations de tarifs et certains seront gratuits 15 ou 30 minutes», prévoit Marie-France Thibault, conseillère en communication au CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Ainsi, le fameux 6,50 $ à payer dès 31 minutes de stationnement, maintes fois dénoncé par plusieurs usagers, pourrait devenir moindre. C’est le cas notamment au CHUS à Sherbrooke, mais c’est pire au CSSS à Magog dont la gratuité est de seulement 15 minutes.

Le prix serait réduit entre 31 et 60 minutes pour atteindre un tarif journalier par la suite. Quant aux différents points de services, dont ceux de Stanstead et Mansonville, ils pourraient demeurer gratuits. Mme Thibault mentionne également que la vignette familiale économique pour les visiteurs d’usagers au centre d’hébergement longue durée Argyll à Sherbrooke pourrait s’étendre à d’autres établissements du genre.

Employés inquiets

Chez les employés, entre autres au CHUS à Sherbrooke, leurs frais de stationnement pourraient être prélevés automatiquement de leur salaire et ce, en présumant le nombre d’heures travaillées. «C’est inquiétant! Ce sera aux employés de prouver ensuite qu’ils ont été au travail 20 heures eu lieu de 35 heures ou de démontrer qu’ils ont fait du covoiturage une journée», déplore Emmanuel Breton, directeur au conseil d’administration de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

Le représentant syndical espère que des stationnements incitatifs et des navettes comme à Sherbrooke puissent également être offerts aux autres établissements. «Parce qu’il y en a plusieurs de Sherbrooke qui vont travailler à Magog ou Coaticook», observe-t-il.