Un frigo libre-service fait fureur à Saint-Étienne-de-Bolton

CONSOMMATION. Un réfrigérateur libre-service connaît un succès inattendu à Saint-Étienne-de-Bolton depuis novembre dernier, si bien que plus de six tonnes de nourriture ont été consommées au lieu de terminer au dépotoir.

Le projet «Touski-s’mange» donne une deuxième vie à des aliments, qui finiraient en temps normal à la poubelle en raison de la date de péremption échue. Pour éviter ce gaspillage, les citoyens David Auclair et Emmanuelle Vincent-Racicot ont conclu des ententes avec une dizaine de partenaires, dont une épicerie et une pharmacie, pour récupérer ces aliments indésirables.

«On fait de dix à douze ramassages par semaine. Il y a des légumes, du pain, de la viande ou encore des produits laitiers. On a même reçu de la nourriture pour animaux et des médicaments en vente libre. C’est incroyable de s’imaginer que tout cela finirait autrement aux poubelles», constate Mme Vincent-Racicot.

Même les produits trop périmés ont leur utilité, puisqu’ils sont envoyés au Refuge Lobadanaki pour nourrir les animaux.

 

Déjà populaire

Bien que ce service soit encore jeune, sa popularité est déjà grande dans la communauté. Lorsque le réfrigérateur est rempli, il suffit de quelques heures pour que les nouveaux articles trouvent preneur.

Un succès qui s’explique par le fait que le supermarché le plus près se situe à plusieurs kilomètres. «En plus de répondre à un besoin, ce projet est la preuve qu’il est possible de valoriser les aliments pour contrer le gaspillage, et ce, même en milieu rural. En 17 semaines, on a valorisé 6000 kilos de nourriture, d’une valeur estimée à 33 000 $. On en est très fier», soutient David Auclair.

Pour la mairesse Michèle Turcotte, cette initiative bénévole se veut un bel exemple à suivre. «Si la Municipalité avait tenté de mettre sur pied ce projet, il aurait fallu trouver une ressource, déniché du financement et finalement, ça n’aurait pas fonctionné, soutient la première magistrate. Ici, on a un bel exemple que les citoyens peuvent dynamiser leur milieu et créer un sentiment d’appartenance.»

 

Un frigo qui tisse des liens

En ce qui concerne les frais fixes, une partie est défrayée par la Municipalité. Cette dernière prête son chalet des loisirs, où est installé le réfrigérateur. Ce dernier est accessible tous les jours, de 9 h à 21 h.

Les autres dépenses sont payées grâce aux contributions volontaires, versées par les utilisateurs. «La beauté de ce projet est que son impact va au-delà de l’environnement. Il y a un aspect très social. Des gens se sont connus ici pour la première fois et maintenant, ils viennent toujours ensemble. Le frigo a même aidé des familles dans le besoin, qui n’avaient pas suffisamment d’argent pour manger. C’est vraiment toute la communauté qui en sort grandie», conclut Emmanuelle Vincent-Racicot.