Magog: un signaleur et ses talents de danseur sur la route du bonheur

INSOLITE. En raison des dangers du métier et des cas de rage au volant qui défraient les manchettes, qui aurait cru que le travail de signaleur routier pouvait être amusant? Parlez-en à Mario Tremblay, qui s’offre en spectacle sur les chantiers de construction par sa personnalité colorée et même, parfois, grâce à ses pas de danse.

Le Magogois de 55 ans est le premier à se qualifier de spécimen, «un spécial comme on dit». Vêtu comme tout signaleur, il est toutefois loin d’avoir le comportement habituel de l’emploi. «J’ai un look de motard avec mes tattoos, ma barbe et mes lunettes. Mais en arrière de l’image du rockeur, il y a un cœur. Je suis ici pour avoir du «fun» dans la vie. Le jour où je vais me lever de reculons pour aller travailler, je vais arrêter», lance-t-il, en toute spontanéité.

Impossible de le rater sur son lieu de travail, lui qui est affecté sur des travaux dans la région, mais également à l’extérieur de l’Estrie. Non seulement il veille à la sécurité de tous et à la fluidité du trafic, mais ce bon vivant se permet aussi quelques excès de folie pour divertir son public éphémère. Pour voir une vidéo captée par une automobiliste, il suffit de cliquer ici. 

«J’ai toujours aimé ça faire rire le monde. Quand je leur dis qu’ils sont chanceux et que je mets à danser, ils rient, ils trouvent ça drôle. Je n’ai jamais eu peur du ridicule», lance celui qui travaille pour l’entreprise Signalisation des Cantons.

«Il y a des personnes qui arrêtent pour danser avec moi. C’est arrivé récemment sur le chemin Georgeville. La fille était belle en plus! J’ai déjà eu des deux piasses, un Pepsi, des bouteilles d’eau et un cornet de crème glacée. Les gens disent que je fais leur journée», raconte-t-il.

Malgré ces numéros presque surréalistes, Mario Tremblay assure que son «focus» demeure la sécurité, et ce, dès le moment où il enfile son dossard. Sa propre sécurité avant tout, soutient-il, et ensuite celle des travailleurs sur place et des automobilistes. «Même si je fais le fou de temps en temps, je fais bien ma «job». Mon patron et les travailleurs le savent et me font confiance. N’importe où, n’importe quand. Je suis un gars d’action. Quand je suis là, il faut que ça bouge et le trafic, je le fais avancer sur un moyen temps», répète-t-il.

Ses talents de danseur sont devenus viraux sur les médias sociaux, alors qu’une vidéo filmée par un automobiliste en juillet dernier a été vue plus de 44 000 fois.

Les automobilistes se font aussi plaisir à photographier sa chienne Maggie lors de ses rares présences au travail, elle qui est habillée en circonstances. «Je ne l’amène pas souvent, car avec la chaleur, ce n’est pas idéal. Mais quand elle est là, je lui mets le kit d’un bon signaleur avec un petit drapeau. Ça ne prend pas grand-chose pour faire sourire les gens», conclut le Magogois.