Le Chéribourg célèbre ses 50 ans

Le Chéribourg, campé dans un décor verdoyant au milieu d’une forêt paisible et sauvage, fut le premier centre de villégiature à Orford.

On ne connaît qu’une histoire sur l’origine du nom. Le terme «chéri» serait la francisation phonétique de Cherry (du toponyme Cherry River) et «bourg» ferait référence au futur milieu de vie harmonieux qu’on souhaitait réaliser. Nous ne pouvons toutefois en vérifier la véracité.

Au cours des années 1940-1950, la classe aisée pratiquait divers sports d’hiver au Mont-Orford et dans la région des Cantons-de-l’Est. Puis durant la décennie des années 1960, la classe moyenne venant des grandes villes s’ouvrit à la pratique du ski.

C’est durant cette période de changement que l’architecte Camille Garant eut l’idée d’un projet de développement de villégiature destiné à attirer les gens désireux de passer les fins de semaine et leurs vacances annuelles à pratiquer leurs sports favoris. L’idée lui serait venue, alors qu’il devait retourner chez lui après une journée de ski.

En 1968, Camille Garant s’associa à Claude Richer, Guy Savard et John Dunn pour créer la firme Chéribourg Inc. Le 9 novembre 1968, on commença la construction de dix villas pouvant être acquises au coût de 5 000 $ chacune. L’identification des villas devait être visible de loin: toit rouge/orangé avec forte pente, le quart des murs en stuc blanc et les trois quarts de la superficie en bois brut de couleur brun ou vert. Les constructions à géométrie variable dont les fenêtres devaient être orientées vers l’ouest et les portes situées sur le côté ou à l’arrière du bâtiment.

Les villas furent construites pour être habitées à l’année, elles furent meublées et équipées. Les propriétaires des villas signèrent un bail emphytéotique et durent se conformer aux règlements relatifs à l’environnement. De plus, le fond de terre était la propriété de Chéribourg Inc. jusqu’en 1994, moment où les propriétaires purent acheter le terrain pour 1 500 $.

Dès 1970, avec la construction d’une auberge, d’un tennis et d’une piscine, le complexe deviendra un lieu d’activités agréables où les villégiateurs se rencontreront en fraternisant. Puis le chantier s’ouvrit sur de nouveaux terrains où l’on décida de construire des villas de différents modèles.

Le 19 janvier 1989, La Tribune titra «L’inauguration officielle du Centre des Congrès de Chéribourg». En 1994, la Municipalité du Canton d’Orford prit en charge les chemins, puis entre 1995 et 1999, il y eut réfection des chemins et des égouts. Ce n’est qu’en 2018 que le circuit d’eau sera actualisé par la Municipalité.

Le nombre important d’ajouts de villas changea le caractère de villégiature vers celui de résidences permanentes, conséquences d’un changement démographique caractérisé maintenant par la présence de plus en plus grande de retraités.

Aujourd’hui, Hôtel Chéribourg Centre des Congrès est indépendant du domaine Chéribourg qui, lui, fait référence aux villas. La préoccupation actuelle des résidents permanents porte sur la quiétude des lieux, l’augmentation des valeurs immobilières et sur le caractère locatif des villas.

La Municipalité du Canton d’Orford étudie présentement les «pour» et les «contre» dans ce dossier délicat.

 

Suzanne Legault

Membre du Conseil d’administration

Société d’histoire du Canton d’Orford