Retrouver sa mère «grâce» au cancer
ESPOIR. Adoptée à la naissance, la Magogoise Annie-Claude Peniguel a pu rencontrer sa mère biologique «grâce» au cancer.
Par Charles-Antoine Rondeau
«J’étais super émue et je n’en revenais pas. Le cancer m’a fait retrouver ma mère. Parfois, même si on pense vivre la pire épreuve de notre vie, ça nous amène à vivre ce qu’il y a de plus beau», s’exclame Mme Peniguel.
Atteinte d’un cancer du sein, elle a eu recours à son historique biologique afin de recevoir les traitements adéquats à sa situation. Depuis mai dernier, celle qui lui a donné naissance l’accompagne dans son combat.
Cependant, la maladie n’amène pas que du rose. La femme de 44 ans a dû utiliser tout l’argent qu’elle avait placé au fil des ans pour payer les frais non couverts par l’assurance maladie. Parmi ceux-ci, on compte les frais reliés au matériel de soutien adapté et à l’hébergement, entre autres.
«Quand j’ai eu mon diagnostic de cancer du sein, on s’est aperçu que je devrais recevoir mes traitements à l’Hôpital général juif de Montréal, car j’ai une maladie congénitale et l’approche traditionnelle offerte par le CHUS ne convenait pas à ma condition de santé», de dire Mme Peniguel.
Cette dernière n’a pas non plus accès à une assurance salaire, puisqu’elle est travailleuse autonome. «J’ai dû me trouver un petit logement économique à Montréal. J’y suis restée une semaine et ce sont ensuite mes amis et ma fille qui me sont venus en aide. En région, on n’a pas nécessairement les ressources pour les 30 à 50 ans au niveau des services de santé», déplore-t-elle.
Mère monoparentale, Annie-Claude Peniguel souligne l’attitude exemplaire de sa fille de 13 ans, Sarah Katherine McCallum, depuis l’annonce de la mauvaise nouvelle, en août 2014.
«Puisque les soins à domiciles ont tardé à venir, elle a été ma première répondante infirmière. Elle me dit tous les jours que je suis son héroïne, mais pour moi, l’héroïne, c’est elle. Prendre soin de moi est la plus belle preuve d’amour qu’elle pouvait me donner et elle le fait de bon cœur», soutient la maman, non sans émotion.
À court de ressources, Mme Peniguel a décidé d’organiser une collecte de fonds intitulée «Sein»tillante. Pour une rare fois, elle pense d’abord à elle-même. Une fois rétablie, elle espère faire de cet événement une tradition, afin que les gens malades puissent se concentrer sur leur combat et avoir une meilleure qualité de vie, et ce, même en région.
«Puisque je le fais pour moi, je vais être capable de passer à travers mon cancer et ensuite je ferai quelque chose d’extraordinaire pour les autres. Je sais que j’ai les capacités pour le faire», lance-t-elle avec conviction.
Elle encourage aussi les femmes de moins de 50 ans à passer un test de dépistage. «Si on ne connait pas notre historique biologique, il faut aller faire un dépistage. C’est sûr que ce n’est pas plaisant, mais ce n’est rien par rapport à ne pas avoir eu de diagnostic à temps», mentionne-t-elle.
Annie-Claude Peniguel affirme trouver la vie toujours aussi belle. «Le jour où tu prends la vie pour acquise, c’est là que tu arrêtes de vivre. Il faut de l’énergie pour faire face au cancer, car la vie, ce n’est pas juste ça. Elle est extraordinaire et ma fille me le rappelle tous les jours», conclut-elle.
Pour aider Annie-Claude dans sa collecte de fonds, il est possible d’acheter des billets pour un souper spectacle qui aura lieu le 6 février à 17 h au Collège Servite d’Ayer’s Cliff au www.lajoiedevivre.ca. Des bénévoles sont aussi recherchés pour aider à l’organisation de l’événement.
Collecte de fonds «Sein»tillante
Quand: Le samedi 6 février à 17 h
Où: Collège Servite à Ayer’s Cliff
Quoi: Souper, spectacles de musique (les chanteuses Johanne Lefebvre et Mélodie Breton Laverdière, le pianiste Jean Wiedrick), spectacle d’humour de René Forget, tirages, prix de présence.