Rencontre avec ses sauveteurs

GRATITUDE. Denis Lacasse a été 20 longues minutes sans pouls à la suite d’une crise cardiaque. Miraculeusement secouru sans séquelle, il a demandé à rencontrer ses sauveteurs pour les remercier.

Poignées de main, accolades et sourires ont été le lot des retrouvailles avec l’équipe d’intervention réunie sur le patio de M. Lacasse, le 3 juillet dernier. Le Magogois de 65 ans ne se souvient de rien du moment où il est tombé subitement face contre terre, sur la galerie de sa sœur Manon, le 28 mai. «Je n’ai vu que du blanc», mentionne M. Lacasse, rigolant un brin en disant que c’était peut-être son ange-gardien.

Sa sœur raconte qu’en quelques secondes, elle a vu les yeux de son frère tourner vers le haut, puis il s’est mis à trembler et il a chuté. Celle qui tient une garderie sur la rue Didas, se souvient avoir rapidement déposé un poupon de 16 mois dans une chaise haute pour effectuer les manœuvres cardiorespiratoires apprises dans le cadre de son travail.

«Je n’étais pas capable de virer Denis sur le dos. J’ai demandé de l’aide à mon locataire», indique l’éducatrice en service de garde, qui avait déjà en ligne le service d’urgence 911, tout en jetant un œil sur les deux autres petits de trois ans. Les enfants eux, ont été calmes et très impressionnées par le camion de pompiers. «Les parents m’ont dit qu’ils ont simplement dit que mon frère était tombé», souligne-t-elle, soulagée.

L’assistance rapide de Mme Lacasse a contribué à sauver la victime, croit Carl Bourget, technicien ambulancier Paramédic qui est arrivé sur place dans les 3-4 minutes suivantes. «Avec des manœuvres efficaces, une oxygénation minimum se fait, signale-t-il. Malgré la longueur de l’intervention, on a été capable de le défibriller à cinq reprises. Son pouls est revenu lors du transport à l’hôpital.»

À la blague, M. Lacasse a fait éclater de rire le groupe lorsqu’il a dit qu’il est plutôt rare de remercier des gens qui lui ont cassé des côtes (lors des manœuvres), mais que cela lui faisait plaisir quand même.

Sur une liste d’attente

M. Lacasse attendait depuis le mois de mars une place au CIUSSS de l’Estrie-CHUS pour un pontage de ses artères. La liste d’attente a failli lui coûter la vie. «J’ai eu trois pontages le 4 juin, indique M. Lacasse. Si je peux à la fin de l’été, je veux partir en camping.»

À ses côtés, son épouse, Micheline, ajoute que son mari est tenace. «Il a eu aussi une greffe du foie en 2000, à cause d’un cancer», souligne-t-elle, appréciant qu’il soit encore parmi eux. «Il nous a fait peur», lance sa fille, Isabelle, émue.

Après autant d’émotions, M. Lacasse n’a pu retenir ses larmes en disant vouloir absolument remercier tout le monde et qu’il se considère chanceux d’avoir sa sœur.