Relance d’un projet récréotouristique en périphérie du parc national du Mont-Orford

TOURISME. Des investisseurs québécois et européens relancent un projet de développement touristique de plusieurs dizaines de millions de dollars en périphérie du parc national du Mont-Orford.

Ces promoteurs ciblent deux terrains totalisant 180 acres presque en face de la halte routière de l’autoroute 10 (sortie 115) et adossés aux limites territoriales du parc. Ces deux propriétés appartiennent actuellement à la Société civile Immobilière CR1. Claudio Roddaro et Silvano Giacomo Ippolito y sont les associés ayant une adresse à Monaco.

Ces Monégasques seraient sur le point de conclure une vente avec une société formée de gens d’affaires québécois et d’autres Européens, aux dires du député d’Orford, Gilles Bélanger. Ce dernier préfère, pour l’instant, demeurer discret sur l’identité des acheteurs, le temps que la transaction se finalise. «Il est également trop tôt pour chiffrer le montant des investissements nécessaires à la réalisation de ce projet.

Ce dernier est aux premières loges des discussions, tout comme aux balbutiements de ce dossier en 2019. Il a récemment rencontré des gens d’affaires associés à ce projet, qui seraient très sérieux dans leurs démarches. «Je les accompagne pour développer une vision de développement durable, et ils travaillent déjà avec des architectes et autres professionnels pour élaborer un concept unique, innovateur et écologique, informe-t-il. Même les promoteurs partagent ma vision.»

Le représentant de la Coalition avenir Québec (CAQ) entend jouer le rôle de chef d’orchestre pour harmoniser ces investissements en complémentarité avec les atouts de la région, incluant le Mont-Orford et le parc national du même nom. Il tient à être près du dossier afin que sa vision de développement durable soit appliquée à la lettre pour mettre en valeur un complexe «écologique» d’envergure internationale. 

Il est encore trop tôt pour chiffrer le nombre d’unités d’hébergement nécessaires pour réaliser un projet qui pourrait se déployer sur une période de 10 à 15 ans. À terme, il y voit une «communauté de montagnes actives responsables» avec de petites habitations camouflées dans la forêt, sans voiture, avec des navettes électriques très fréquentes ainsi que de nombreux sentiers de randonnée alpine et cyclables connectés aux réseaux actuels du domaine skiable et du parc national du Mont-Orford.

En plus du volet immobilier, s’ajouterait un village vacances pour la location court terme, une auberge, un restaurant, des refuges en montagne et des stationnements souterrains.

« La clé est la réduction de la circulation automobile et un excellent système de transport collectif reliant les hôtels, restaurants et attractions, résume-t-il. Ça permettrait aussi de décongestionner les stationnements très souvent pleins à la montagne et au parc national. »

Lire texte sur les navettes électriques et autonomes ici.

UNE RÉFÉRENCE EN DÉVELOPPEMENT DE MONTAGNE

«Je rêve que le Mont-Orford devienne la référence en développement de montagne au Québec et en Amérique, un peu comme à Zermatt, en Suisse», propose Gilles Bélanger en s’inspirant de cette populaire station touristique sans voiture.

Des rues piétonnières, des navettes électriques locales et régionales, un train électrique reliant Montréal au Mont-Orford ainsi qu’un développement immobilier «durable et complètement revisité» sans véhicule reviennent constamment dans sa vision. «Faire du développement touristique, ça représente de l’immobilier, mais il faut arrêter de le faire comme on le faisait avant avec un paquet de portes laides qui défigurent le paysage ou avec des maisons dédiées uniquement aux millionnaires, spécifie-t-il. Je vois plutôt un concept accessible au public et aux gens actifs, tout en conservant un important couvert forestier. »

«Il faut aussi revoir comment on aménage nos territoires pour renverser la tendance qui veut que chaque municipalité et chaque promoteur visent le plus grand nombre de portes pour augmenter leurs revenus, enchaîne-t-il.

M. Bélanger veut travailler de concert avec les élus municipaux en place, les gestionnaires de la Corporation Ski & Golf Mont-Orford, les environnementalistes, les commerçants et les hôteliers pour que cette « communauté de montagnes actives responsables » profite à tous. 

BÉLANGER MAINTIENT SON ENGAGEMENT AU MONT-ORFORD

Le député d’Orford tient à rassurer les dirigeants du Mont-Orford quant à son engagement de financer des projets totalisant jusqu’à 40 millions de dollars au domaine skiable. Cette station, rappelons-le, a un ambitieux plan de développement afin de moderniser son système d’enneigement artificiel ainsi que son chalet au pied des pentes.

«Je conserve mon engagement de la dernière campagne électorale, mais ça prend une vision plus globale pour générer des impacts économiques aussi aux alentours de la montagne, résume-t-il. Je suis à l’aise de rencontrer des investisseurs, qui partagent déjà ma vision, sans trop m’ingérer dans les dossiers, car je souhaite qu’une vision globale soit présente. Je respecte les règles de l’art en matière de lobbying et je veux faire plus que distribuer des subventions. Je ne suis aucunement impliqué financièrement dans ce dossier.»

Selon lui, le gouvernement sera également plus enclin à distribuer des subventions s’il existe aussi du développement économique en périphérie du parc. « Je favorise l’amélioration des systèmes d’enneigement pour contrer les saisons hivernales de plus en plus courtes, mais il faut surtout miser sur la randonnée alpine et les activités quatre saisons pour pérenniser les montagnes. »