Règlement des piscines : une pluie de reproches

SÉCURITÉ. Une trentaine de citoyens est venu dire à la Ville de Magog qu’elle va trop loin dans son projet de règlement sur les piscines. Que des critiques se sont fait entendre lors de la consultation publique, le 23 mars. Le point majeur qui fait grogner : la rétroactivité avant juillet 2010.

Les citoyens qui ont pris la parole se sont tous dit soucieux de la sécurité nautique, mais ont fait valoir que certains points leurs semblent exagérés. Surtout la rétroactivité enlevant les droits acquis pour les piscines installées avant juillet 2010.

Pour Sylvie Lefrançois, l’obligation d’ajouter une fermeture automatique ou une double clôture n’aura pour effet que de créer un faux sentiment de sécurité. «À Magog, on est jamais très loin d’un plan d’eau. Je suis une mère, une grand-mère, une voisine. Mes voisins ont tous de jeunes enfants. J’ai une piscine creusée d’avant 2010. Je suis contre l’imposition d’une enceinte à l’intérieur d’un terrain déjà clôturé de façon sécuritaire», a mentionné la dame, se disant incapable de défrayer les coûts obligeant une double clôture à trois pieds de sa piscine.

Mme Lefrançois a souligné que plusieurs sont exaspérés, notamment son voisin Gilles Bessette, dont la conjointe est handicapée. Son terrain clôturé lui permet actuellement l’accès à sa piscine de façon autonome. «Vous lui enlevez sa propre autonomie chez-elle. Sans que vous ne réglez quoi que ce soit à la sécurité», reproche-t-elle.

À l’instar d’autres résidants, elle a suggéré aux élus de «mettre les énergies aux bons endroits» et de s’attarder à la prévention active, plutôt que d’instaurer une aussi grande sévérité envers les propriétaires de piscines.

 

 

Un grand-père a renchéri en ajoutant que même s’il surveille ses petits enfants dans la piscine, le temps d’enjamber une future double clôture pour accéder à eux, il croit qu’une noyade aura le temps de se produire. Il a affirmé trouver ridicule de s’acharner ainsi sur les piscines, alors que la Ville considère que les spas de moins de 2000 litres ne sont pas dangereux.

Un citoyen a suggéré la création d’un comité incluant des propriétaires de piscines pour évaluer la situation. Une idée qui a semblé plaire aux gens dans la salle, dont le directeur général de la Ville, Armand Comeau, qui a hoché la tête affirmativement à cette opinion citoyenne.

«Où est la limite du raisonnable?» a questionné André Gaudreau, qui a fait le parallèle avec le drame d’un petit garçon tué par la souffleuse de son père quelques jours plus tôt à Victoriaville. Il prévient qu’il ne faudrait pas installer un grillage sur les souffleuses pour autant.

Les citoyens ont rappelé la tristesse de la noyade du petit Nathan, survenue à Magog en 2012, mais ont fait valoir que cela s’est produit en raison d’une clôture non-sécuritaire, sous laquelle l’enfant s’était faufilé.