Redonner une âme à l’hôpital

SANTÉ. De nouveaux gestionnaires locaux amorcent une grande mission dans le réseau de la santé: redonner une âme à l’hôpital magogois, qui semble avoir perdu un peu d’humanité et ses repères depuis la réforme Barrette de 2015.

Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a d’abord recruté Julie Daviau à titre de coordonnatrice local, en décembre dernier. Le Dr Mario Wilhelmy a repris du service au centre hospitalier à titre de cogestionnaire de l’établissement, lui qui a déjà été directeur des services professionnels pendant 14 ans. Annie Robert et Audrey Plante complètent ce comité.

Leur objectif consiste à adapter plus localement les décisions du gouvernement. « On veut redonner une âme à notre hôpital, qui a besoin d’espoir et de positif, surtout depuis la réforme Barrette, la pandémie et la pénurie de main-d’oeuvre», résume M. Wilhelmy.

Mme Daviau se croit en bonne posture pour mobiliser les troupes, surtout après les avoir consultées depuis son entrée en poste. «J’ai tendu la main au personnel pour développer une nouvelle vision, un sentiment d’appartenance et un esprit de famille, quitte à bousculer les habitudes», ajoute-t-elle.

Mme Daviau est convaincue que l’approche du comité permettra d’améliorer la qualité des services, faciliter les accès aux soins et réduire le temps d’attente à l’urgence, et ce, tout en prenant soin du personnel. «Il y a beaucoup de travail à faire, mais on peut y arriver grâce à l’engagement de tous les employés, estime-t-elle. On va toutefois redresser plus facilement la situation après la période des vacances et avec du personnel supplémentaire.»

Le comité veut travailler collectivement, main dans la main, plutôt qu’en silo comme depuis quelques années. Ces gestionnaires souhaitent changer la culture et la mentalité de l’organisation afin de desservir encore mieux la clientèle. «On veut se réapproprier les défis locaux pour les régler localement, poursuit Dr Wilhelmy. Dans mon esprit, on devrait toujours donner des soins ici quand c’est possible, pas à Sherbrooke.»

LE RECRUTEMENT, LA CLEF DE LA RELANCE

Ces ambitieux objectifs passent obligatoirement par l’embauche de personnel. Certains départements sont à des seuils critiques. Une absence imprévue peut facilement affecter des services accordés à des patients ou allonger l’attente à l’urgence. 

Dès l’automne, le comité entend travailler sur un plan de match pour améliorer bon nombre de services, comme l’urgence et les soins de courte durée. Le Dr Wilhelmy croit que l’attente à l’urgence pourrait diminuer en utilisant, notamment, des espaces actuellement vacants pour y aménager des lits. «Mais ça prend du personnel», répète-t-il.

Ces espaces vacants sont notamment situés au 4e étage, là où était située l’Unité transitoire de récupération fonctionnelle (UTRF). Ces chambres ont été temporairement déplacées au 6e étage pendant la période estivale en raison de la pénurie de main-d’oeuvre et des vacances. «On ne prévoit pas rouvrir à court terme cette unité au 4e étage, mais on continuera à regrouper cette unité avec un autre département afin de maintenir l’expertise locale», observe M. Wilhelmy.

Une embauche-éclair sera organisée l’automne prochain. L’objectif consistera à recruter le plus de gens possible, et ce, dans tous les départements du réseau de la santé. On cible des spécialistes de la santé, mais aussi des travailleurs sociaux et des gens aux services alimentaires. La date de ce recrutement sera bientôt dévoilée.

Pour l’instant, les gens intéressés peuvent déjà soumettre leur candidature à l’un des postes disponibles au www.santeestrie.qc.ca, sous la rubrique Offres d’emploi. Les emplois magogois sont dans la section «Sherbrooke et environ».

CE QU’ILS ONT DIT:

«Dernièrement, j’ai été agréablement surpris d’entendre que c’était la première fois en plusieurs années que des gestionnaires écoutaient enfin le personnel. »

-Mario Wilhelmy

 

« Nous sommes loin de fermer des départements, nous sommes plutôt dans un élan de développement de services ».

-Mario Wilhelmy

 

« Nous devons provoquer une onde de choc pour conserver notre personnel et briser la spirale des employés qui quittent en raison d’un épuisement. Pour ce faire, nous devons créer un milieu avec des spécialités variées et un lieu de travail stimulant. »

-Julie Daviau