Quatre fois plus d’appels d’urgence pour des puits asséchés
EAU POTABLE. Michaël Bernier est un puisatier très sollicité depuis que les longues périodes de chaleur sans pluie assèchent de plus en plus les puits de surface et artésiens des gens. Le nombre d’appels a même quadruplé depuis quelques années.
Le président de Puits Bernier, une entreprise sherbrookoise qui existe depuis 73 ans, constate une forte hausse des appels d’urgence. Ce sont des propriétaires de maison qui constatent un manque d’eau à leur résidence, les privant ainsi de cette ressource importante pour la vie de tous les jours. Les puisatiers comme M. Bernier doivent donc creuser plus profond ou un autre puits afin d’atteindre la nappe phréatique. L’hydrofracturation dans le roc représente une autre option pour puiser l’eau.
M. Bernier chiffre à plus d’une centaine le nombre d’appels de ce genre dans la MRC de Memphrémagog en 2021. Cette statistique bondit à 150 avec ses clients répartis ailleurs dans la province. «C’est quatre fois plus qu’avant, spécifie-t-il. L’impact est important, car des gens se retrouvent sans eau du jour au lendemain et doivent assumer une facture estimée entre 10 000 $ et 20 000 $. Certaines familles ont été dans l’obligation de se relocaliser chez des amis ou des membres de leur famille pendant quelques jours ou une semaine, car on ne peut répondre à toutes les demandes simultanément.»
Il confirme la pertinence du récent article de La Presse, qui titrait récemment que «Le Sud du Québec manque d’eau». «Mes appels sont nombreux, mais il faut ajouter les puits creusés par d’autres entreprises, ajoute-t-il. Difficile de cibler un endroit en particulier, car les appels viennent des quatre coins de la région.»
À son avis, les canicules expliquent principalement le manque d’eau et la baisse de la nappe phréatique. «Une consommation accrue causée par une population à la hausse ne représente qu’un impact négligeable», explique-t-il.
La fonte des neiges et un printemps pluvieux a rechargé la nappe phréatique. M. Bernier craint cependant la première période de sécheresse, qui pourrait provoquer un manque d’eau aussi sérieux que l’automne dernier.
Ne pouvant rien faire contre les canicules, il suggère tout de même aux gens de limiter leur consommation d’eau, de réduire le gaspillage et d’ajouter de la plomberie économiseur d’eau. «Ça pourrait aider si tout le monde fait sa part», recommande-t-il.