«Prenons le virage vélo»
CYCLISME. Le président du club cycliste La Grande Roue Magog-Orford, Normand Laforme, encourage tous les usagers de la route à mettre de l’eau dans leur vin pour prendre le virage vélo dans l’harmonie.
Ce cycliste est convaincu que la région pourra accueillir davantage de touristes sur deux roues. Il y a eu de l’amélioration dans le comportement des cyclistes et des automobilistes, selon lui, mais c’est surtout sur la qualité des infrastructures routières qu’il y a du travail à faire. «Ça avance à petits pas», résume-t-il.
M. Laforme constate encore des comportements inadéquats sur les routes, mais croit qu’une campagne de sensibilisation accrue sur le partage de la route améliorera encore la sécurité des usagers. «Ce n’est pas encore comme en Europe, mais ça avance».
Toutefois, il grogne contre le mauvais état de certaines routes pourtant considérées comme des bijoux touristiques. Il cite l’exemple du chemin de Georgeville qu’il qualifie de dangereux. «J’y ai vu deux accidents cet été en raison des fissures sur la route. Moi-même j’ai eu un grave accident il y a 8-9 ans à cet endroit. On doit impliquer le ministère des Transports pour améliorer une route empruntée par de nombreux cyclistes qui veulent admirer le paysage et se rendre jusqu’à Georgeville», prévient-il.
Selon lui, ce virage bénéficiera à tous grâce aux retombées économiques que génèrent les cyclistes, des gens habituellement aisés sur le plan financier. «Il faut augmenter notre capacité d’accueil», lance-t-il.
André Chartier, un autre cycliste expérimenté qui guide régulièrement des personnes retraitées en vélo, parle d’une manne possible pour les commerçants magogois. Il a apprécié voir des stationnements de vélo sur les plans du futur centre-ville, mais déplore l’absence de corridor ou de voie cyclable pour s’y rendre.
«Les touristes veulent voir le centre-ville et les cyclistes ne font pas exception. Ils veulent aussi manger et boire, mais tu ne les déplaces pas de l’autre côté de la rivière Magog comme c’est le cas actuellement. Des dizaines de milliers de cyclistes pédalent chez nous, amenez-les au centre-ville», souhaite M. Chartier.
Ces deux cyclistes ne lancent pas la pierre à aucun usager de la route pour des problèmes de cohabitation. Ils parlent davantage d’incompréhension sur les besoins différents des cyclistes et des automobilistes, qui semblent parfois difficiles à concilier.
Pour solutionner ce risque de conflit sur la voie publique, ils suggèrent de respecter tout simplement le Code de la sécurité routière, et ce, pour les automobilistes et cyclistes, quitte à donner des contraventions.
Aux cyclistes, ils suggèrent de se faire voir avec des chandails voyants et des réflecteurs, de porter un rétroviseur pour voir les véhicules arriver par l’arrière, de rouler à la file indienne, de signaler ses virages, de suivre des ateliers offerts par La Grande Roue portant sur le comportement à adopter sur la route et en peloton, d’éviter les grandes vitesses, de connaître les angles morts des camions et poids lourds, etc.
Aux conducteurs, ils recommandent de respecter le corridor de sécurité de 1 mètre ou 1,5 m selon les secteurs, de ralentir au besoin à l’approche de cyclistes, de ne pas frôler les cyclistes, de doubler de façon sécuritaire même sur la ligne double, de faire des contacts visuels pour mieux comprendre les intentions des cyclistes, etc.
«Préparons-nous à accueillir les cyclistes, car il y en aura de plus en plus. Tout le monde en profitera, car la pratique de ce sports diminue la pollution, réduit les dépenses en santé car les gens sont plus en forme, génère des retombées économiques et développe les contacts sociaux», signalent MM. Laplume et Chartier.
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De l’éducation à faire des deux côtés
La conseillère municipale de Magog, Nathalie Pelletier, qui a déjà eu un accident pendant un entraînement de vélo, observe que l’éducation est parfois nécessaire des deux côtés de la voie publique, autant chez certains cyclistes que chez certains automobilistes.
«Comme cyclistes, il faut toujours penser à la place des conducteurs autour de nous et signaler nos intentions. Chez les conducteurs, ils ne comprennent pas toujours la différence entre les types de vélo», dit-elle.
Mme Pelletier rappelle que les petites roues des vélos de route ne roulent pas sur le gravier comme les vélos de montagne.
Pour améliorer la sécurité, elle suggère un meilleur entretien et un élargissement des accotements en plus de connecter de façon convenable les pistes cyclables. À la Ville de Magog, elle assure que les travaux publics aménagent des accotements sécuritaires pour les cyclistes quand les employés le peuvent.
Elle cite en exemple le chemin Fitch Bay et Southière, et bientôt le chemin Couture. Des panneaux de sensibilisation au partage de la route seront aménagés, si ce n’est pas encore fait au moment d’écrire ces lignes.