Pour Micheline Côté, le ciel peut attendre

CANCER. Bien que la médecine québécoise la condamne à plus ou moins brève échéance, Micheline Côté a bien l’intention de poursuivre sa vie pendant quelques années encore. Frappée d’un diagnostic de cancer multiple (os, abdomen, foie, poumons) il y a quelques mois, la dame de Stanstead refuse de baisser les bras. Avec l’aide de son entourage, elle a déjà pris rendez-vous dans une clinique médicale de Tijuana, au Mexique, à compter du 19 février. Pendant un minimum de trois semaines, elle suivra des traitements alternatifs qui, espère-elle, augmenteront son espérance de vie. «J’ai encore de nombreux voyages et plein de projets que je veux réaliser. Je suis donc déterminée à prolonger ma vie de quelques années», lance la femme de 64 ans, avec une profonde conviction. Si l’on dit que la santé n’a pas de prix, il y a tout de même une facture associée au séjour médical de Micheline Côté en sol mexicain. Au bas mot, près de 20 000 $ US. «Et il est fort possible que ça dépasse ce montant, puisque je risque de rester là-bas plus longtemps que les trois semaines prévues. Lorsque les patients sont atteints d’un cancer de stade 4, comme moi, les soins requièrent plus de temps», a-t-elle constaté. Souper-bénéfice au Vermont Travailleuse autonome – elle est narratrice, Mme Côté a vu quelques initiatives prendre forme au cours des derniers jours, afin de lui permettre de financer en partie son projet. L’une de ses sœurs a mis sur pied une campagne de sociofinancement via la plateforme GoFundMe, et des amis lui ont organisé un souper-bénéfice le 14 février prochain à l’Hôtel de Ville d’Irasburg, au Vermont. Le chanteur Mike Goudreau, bien connu en Estrie, sera notamment parmi les invités de la soirée. «Étant donné que j’ai la double citoyenneté et que j’ai travaillé des deux côtés de la frontière (elle a aussi œuvré à temps partiel comme agent immobilier au Vermont), j’ai la chance d’avoir des amis qui m’aident aussi bien au Québec qu’aux États-Unis. Je suis un peu mal à l’aise de recevoir toute cette aide, mais je me vois mal la refuser. Dans mon état, il faut éviter le stress, notamment les soucis financiers», reconnaît-elle. Elle décline la chimiothérapie Micheline Côté n’en est pas à ses premiers démêlés avec le cancer. Dans les années 1980, alors qu’elle n’était âgée que de 19 ans, elle avait été diagnostiquée d’un sarcome d’Ewing. Les pronostics lui donnaient deux ans à vivre. «Après la chirurgie et la radiation, j’avais décliné la chimiothérapie et je m’étais bien rétablie. Une fois guérie, j’ai fondé l’OQPAC (Organisation québécoise des personnes atteintes de cancer) dans la région de Québec, afin d’aider les gens qui traversaient une épreuve similaire à la mienne», explique-t-elle. Galvanisée par son retour à la santé au début de la vingtaine, elle adoptera un nouveau rythme de vie et de nombreux lieux de résidence au cours des décennies suivantes. «Jétais très intense, reconnaît-elle. J’ai notamment vécu six mois en Polynésie française et six mois à Hawaï, avant de m’établir à Los Angeles pendant une douzaine d’années. J’ai aussi habité au Colorado (état natal de son ex-mari, aujourd’hui décédé) et à Toronto, pour finalement aboutir à Stanstead en 2000», énumère-t-elle. «Étant donné que mon mari était anglophone, on cherchait un endroit bilingue. Les Cantons-de-l’Est et leurs paysages nous ont tout de suite charmés. Et comme on était près de la frontière, on a pu faire des affaires autant en territoire américain que canadien», ajoute-t-elle. Soins palliatifs à domicile Épargnée par les récidives du cancer pendant plus de 40 ans, Micheline Côté a vu la maladie réapparaître en 2017. Malgré différents traitements, dont des séances de chimiothérapie, des métastases supplémentaires sont apparues dans l’année qui a suivi, menant à un diagnostic sans appel à l’automne 2018. «On m’a de nouveau proposé des traitements de chimiothérapie, mais j’ai refusé. Ça n’avait pas donné les résultats escomptés la dernière fois, et je ne voulais pas revivre ça. J’ai accepté la radiothérapie, et je reçois maintenant des soins palliatifs à domicile. Ironiquement, on me laisse mourir, mais on me soigne bien», image-t-elle. Convaincue qu’une bonne santé mentale est inhérente à une bonne santé physique, Mme Côté a intégré plusieurs saines habitudes de vie dans son quotidien, afin d’être prête pour son voyage au Mexique. «Les repas santé, des facettes du yoga et la pensée positive m’aident beaucoup. En travaillant sur l’aspect mental, j’ai même réussi à arrêter la morphine. Et je ne m’en porte pas plus mal», dévoile-t-elle avec une certaine fierté. Pour aider financièrement Micheline Côté, vous pouvez utiliser le lien GoFundMe https://www.gofundme.com/immunity-therapy-center-mexico   ou envoyer un don par courriel à l’adresse suivante: cotemiche@gmail.com