Potton veut garder ses sacs d’amidon pour le compost

ENVIRONNEMENT. Le Canton de Potton doit faire marche arrière dans son intention d’acheminer ses matières compostables vers Cowansville, plutôt qu’à Coaticook, ce qui aurait généré une économie de 11 000 $ par an. C’est que le projet se voit refuser les sacs d’amidon décomposables. Par Maryse Mathieu À contre-cœur, le conseil municipal du Canton de Potton a dû abroger, le 6 août dernier, la résolution antérieure qui prévoyait réduire considérablement la distance de parcours de ses matières compostables en les acheminant à Cowansville plutôt qu’à Coaticook, dès l’automne 2018. La raison: les sacs d’amidon acceptés à la plateforme de compostage à Coaticook ne le seront pas aux nouvelles installations à Cowansville, qui ouvriront le 1er octobre. Il s’agit d’une nouvelle directive émise par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). Mais Coaticook n’est pas affecté, car l’endroit bénéficie de droits acquis. Le directeur général du Canton de Potton, Thierry Roger, dénonce cette nouvelle règle qu’il dit avoir été imposée «unilatéralement et sans consultation». Il soutient que les interventions de la Municipalité sont restées lettres mortes pour tenter de régler le litige depuis l’automne dernier, auprès des autorités concernées. Amer, il réfute les raisons évoquées par le MDDELCC qui soutient notamment que les sacs d’amidon dégageraient des odeurs supplémentaires lors du compostage. «Ce n’est pas prouvé», lance M. Roger. Il se dit déçu du ministère qui, selon lui, aurait dû considérer l’avantage de la réduction des gaz à effet de serre qui aurait été générée par la diminution de la distance de transport des matières compostables. «C’est aberrant!», s’insurge-t-il, faisant valoir que les besoins des municipalités sont grands et que les 11 000 $ auraient été investis ailleurs. Sacs de papier Les sacs de papier sont acceptés partout, mais M. Roger ne veut pas imposer ce choix qui est plus dispendieux. «Les petits sacs de papiers compostables reviennent aux citoyens dix fois plus cher que les sacs d’amidon. Ce n’est pas une option viable», évalue-t-il. Le maire du Canton de Potton, Jacques Marcoux, considère que les sacs d’amidon doivent rester, car leur utilisation était l’un des incitatifs principaux de toute la MRC de Memphrémagog pour convaincre la population à composter. «Sinon, je crains que beaucoup de matière à composter va plutôt s’en aller directement dans la poubelle», pense-t-il, inquiet. Une opinion que partage la présidente du Comité consultatif du développement durable à la MRC de Memphrémagog, Lisette Maillé, également mairesse d’Austin. Elle souhaite que le MDDELCC fasse du cas par cas, afin de permettre les sacs d’amidon pour Potton et ce, peu importe que les matières soient acheminées à Coaticook ou Cowansville. À la Régie intermunicipale de gestion des déchets solides de la région de Coaticook, le directeur général, Francis Lussier, confirme préconiser les sacs en papier, mais que ceux faits de composés d’amidon ne lui causent pas de problèmes d’odeur, en raison de la façon dont il opère les lieux. «Les sacs sont faciles à repérer et on les enlève, explique-t-il. La plupart sont déjà éventrés ou ne sont pas fermés». Il indique que Potton lui envoie autour de 150 tonnes de matières compostables par année.