Portrait des candidats dans Orford: Vicki-May Hamm, une femme de terrain et d’expérience

PORTRAIT.  À tort ou à raison, Vicki-May Hamm n’a pas choisi la route facile pour réaliser son rêve de représenter le comté d’Orford à l’Assemblée nationale. En plus d’affronter un député sortant en position de force, elle s’est alliée à un parti politique qui vit une période sombre de sa riche histoire. Pourtant, l’ancienne mairesse se sent totalement à sa place et se dit convaincue que ses chances sont réelles et palpables sur le terrain de goûter à la victoire, le 3 octobre prochain. 

NDLR : En marge du scrutin provincial du 3 octobre prochain, le Reflet du Lac vous présente cette section spéciale contenant les portraits des candidats des cinq principaux partis dans la circonscription d’Orford.

Ces reportages, qui ciblent autant l’aspect personnel que politique, ont pour but de vous faire connaître les candidats sous un jour différent.

À noter que les portraits apparaissent en ordre alphabétique, selon le nom de famille.

Après une fin de mandat à la mairie de Magog, qui a été marquée par la pandémie et des rencontres derrière un écran d’ordinateur, Vicki-May Hamm est de retour dans sa zone de confort depuis qu’elle a lancé sa campagne, au printemps dernier. Bien avant le déclenchement officiel des élections, la principale intéressée était déjà en mode « rencontres » en visitant chacune des municipalités de la circonscription. « Tout le monde a souffert de la pandémie. Moi, c’est le contact avec les gens qui m’a énormément manqué. Je suis une personne de terrain et depuis les derniers mois, je m’en suis nourri et pour de vrai, ç’a été complètement énergisant. Ça me fait tellement du bien de retrouver ce contact humain et d’échanger avec les citoyens et les acteurs locaux. J’ai déjà une longue liste d’enjeux sur lesquels travailler dès le lendemain du scrutin! »

N’ayant pas besoin de présentation dans la région pour ses nombreux accomplissements à titre de politicienne, Vicki-May Hamm a également eu droit à une couverture « provinciale » inattendue lorsqu’elle a annoncé ses couleurs, le 28 mars dernier. Certains médias ont aussitôt mis en doute ses allégeances libérales en la comparant même à une certaine Gertrude Bourdon pour avoir « magasiner » son parti. « Sur le coup, ç’a été plate, car je n’ai pu être longtemps sur la « vibe » de mon annonce. Et spontanément, j’avais envie de riposter; c’est dans ma nature. Puis, j’ai reçu un appel de Dominique Anglade. Elle m’a dit : tu sais, Vicki, ça ne donne rien de riposter. Les gens sont tannés de cette façon de faire en politique. Et tout ce que ça démontre, c’est que tu es une menace pour eux ». Ça m’a permis de prendre un grand respire et de tourner la page. Je remercie ma cheffe pour sa grande sagesse dans les circonstances », souligne-t-elle.

Une « rouge » dans le sang

Pour ceux qui en douteraient encore, Vicki-May Hamm rappelle être une « rouge » depuis fort longtemps. Elle a notamment travaillé comme militante aux élections de Robert Benoit et Pierre Reid. Même si ses valeurs libérales ne l’ont jamais quittée, c’est plutôt le dossier de la réforme de la santé qui est venue déstabiliser ses allégeances. « Comme bien du monde, j’ai été déçue et comme libérale, ça m’a fortement ébranlée. C’est à ce moment que j’ai regardé du côté de la Coalition Avenir Québec, qui se disait être une coalition de toutes les couleurs et de toutes les allégeances, mais qui l’est, dans les faits, de moins en moins », critique-t-elle au passage.

L’arrivée de Dominique Anglade à la tête du parti est sans aucun doute l’un des éléments qui ont incité l’ex-mairesse à renouer avec sa grande famille politique. Elle se considère privilégiée de travailler aux côtés d’une personne « extraordinaire » qui est véritablement à l’écoute des gens. « C’est une politicienne qui mérite tellement d’être connue du grand public. Elle est humaine, attentionnée et ouverte d’esprit. Même si elle a 125 candidats, elle prend le temps nous appeler personnellement pour savoir comment ça se passe. Malheureusement, je trouve qu’elle est défavorisée par rapport au traitement médiatique. Puisque c’est une femme, notamment, ses propos passent parfois moins bien comparativement à s’ils avaient été tenus par une autre personne. Je suis obligée de le dire, même si des gens n’aiment pas l’entendre », est-elle d’avis.

Gagner avec authenticité

Malgré que les sondages nationaux donnent l’impression que la route vers la victoire s’annonce difficile, Vicki-May Hamm est convaincue d’être à la bonne place et qu’elle a de très bonnes chances de ramener les libéraux dans Orford. Le seul danger, selon elle, est que les militants libéraux restent à la maison le soir du vote, comme ce fut le cas en 2018. « J’en suis à une sixième campagne électorale et je le sais que pour gagner, ça prend du travail terrain. Pas besoin de coups d’éclats ou de promesses avec des millions de dollars. Ça prend quelqu’un de présent, de disponible et à l’écoute qui va faire une différence. Et j’ai toujours été une fille de terrain, même durant mes 12 ans comme mairesse », rappelle la Magogoise.

« Que ce soit des épluchettes ou des soupers spaghetti, les gens savent que je serai toujours là pour eux et que je ne vais pas les voir par opportunisme ni pour gagner des votes. Je le fais avec authenticité, car je veux réellement défendre leurs enjeux, comprendre leur réalité et contribuer au développement de notre région », conclut-elle.