Pollution au lac Memphrémagog: Américains et Canadiens s’accusent mutuellement

ENVIRONNEMENT. Le président du dépotoir de Coventry au Vermont, John Casella, demande aux Canadiens de faire leurs propres devoirs avant de vouloir décider de l’avenir de son entreprise.

Dans une lettre publiée dans le quotidien vermontois The Caledonian-Record, le 27 septembre, le dirigeant de l’entreprise Casella Waste Systems écrit que le Canada et le groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI) sont responsables de la situation environnementale au lac Memphrémagog.

M. Casella invite le MCI à vérifier les rejets du lixiviat canadien dans le lac Memphrémagog qui «a le potentiel d’être plus nocif» qu’aux États-Unis.

Il estime que la réelle menace environnementale vient du côté canadien qui «ne possède pas les mêmes hauts standards que le Vermont». «Nos voisins canadiens doivent faire leur part pour protéger l’environnement», signe-t-il.

«Cette stratégie ne m’étonne guère, mais il s’agit d’une démarche malhonnête, fulmine le président du MCI, Robert Benoit. La Commission mixte internationale, qui vient de déposer son mémoire le 20 septembre à Newport, démontre après deux années d’étude que la plus grande partie des polluants provient pourtant des USA.»

Selon M. Benoit, Casella Waste Systems a gagné la bataille pour agrandir son dépotoir situé à proximité du lac Memphrémagog. Le MCI oriente toutefois sa bataille sur le traitement du lixiviat, le «jus de poubelle» traité dans l’usine de traitement des eaux de Newport. Et toujours selon cet organisme, ces installations municipales datant de plus de 40 ans «ne filtrent pas tous les polluants qui n’existaient même pas au moment de sa construction».

Le MCI a gagné une manche, car l’entreprise ne pourrait plus envoyer de lixiviat dans cette usine de Newport à compter du 23 octobre. «La victoire est fragile, car les décisions sont parfois renversées pour des raisons inexplicables au Vermont», résume M. Benoit.