Plus de 500 animaux recueillis au Refuge Lobadanaki l’an dernier

FAUNE. L’année 2021 aura été la plus chargée de la jeune histoire du Refuge Lobadanaki avec un total de 502 animaux et oiseaux sauvages qui ont été accueillis à ses installations de Saint-Étienne-de-Bolton, après avoir été retrouvés blessés par des citoyens.

Du nombre, quelque 65 % ont été réhabilités, soit par un retour à la nature ou en étant transférés dans un centre spécialisé, comme un refuge pour oiseaux.

Parmi les bêtes restantes, certaines sont décédées ou ont dû être euthanasiées, mais plusieurs vont terminer leur vie paisiblement au Refuge.

« J’ignore s’il y a un lien avec la pandémie et avec le fait que les gens ont plus de contacts avec la nature, mais toujours est-il que ce fut une très grosse année pour nous. À 500 ou 600 animaux, c’est vraiment le maximum qu’on peut se permettre en une année », estime la copropriétaire de l’endroit, Anne-Marie Demers.

Cette dernière tient à rappeler que son organisme doit composer avec un espace limité et que la main-d’œuvre est constituée de bénévoles et de stagiaires. « On avait même l’habitude de recevoir des voyageurs français qui étaient nourris et logés gratuitement, en échange d’un travail chez nous. Avec les restrictions de voyage, ces visiteurs n’ont pas pu venir nous donner un coup de main et on a dû revoir nos façons de fonctionner », admet-elle.

Intolérance humaine

Au fil des ans, Mme Demers constate que les gens sont de moins en moins tolérants avec la présence d’animaux sur leur terrain. Au cours des prochaines semaines, elle s’attend à accueillir de nombreux ratons laveurs et mouffettes, notamment. « Plusieurs les attrapent et les relocalisent dans un autre secteur, ce qui est une pratique à éviter. En fait, on ne devrait jamais déplacer des animaux entre les mois de mars et juillet, puisque c’est la période de mise bas », fait-elle valoir.

« Les citoyens ont la fausse impression qu’il y a plus d’animaux près des milieux urbains. Mais c’est plutôt leur territoire qui rapetisse. Très souvent, l’humain essaie de trouver des solutions à un déséquilibre qu’il a lui-même créé », analyse-t-elle. 

N’étant pas éligible à un financement gouvernemental, le Refuge Lobadanaki continue de fonctionner avec les dons volontaires et quelques subventions privées ici et là. 

Depuis l’an dernier, on offre aussi des visites guidées en été et un hiver, afin de permettre aux visiteurs de découvrir la mission de cet organisme à but non lucratif. « C’est un bon moyen pour faire de la sensibilisation et pour financer une partie de nos activités. Nous avons en moyenne 150 résidents permanents sur notre site, soit des animaux qui ne pourront retourner dans la nature », précise cette philanthrope de la faune.

Il est toutefois primordial de mentionner que ces visites se font sur rendez-vous seulement (refugelobadanaki.ca/819 674-1606), et qu’il en va de même lorsqu’on souhaite leur confier un animal blessé. « C’est important que les gens n’arrivent pas à l’improviste, car on veut être prêt à les recevoir. Et comme le Refuge est sur le même terrain que notre résidence, on doit aussi assurer la gestion familiale simultanément », explique Anne-Marie Demers, avec un sourire en coin.