Pas facile la vie de mascotte du lapin de Pâques

EMPLOI. L’arrivée de Pâques représente un casse-tête pour Marie-Noël Paré du Groupe Paré. Chaque année, la femme d’affaires est confrontée à une véritable pénurie. Non pas de chocolat, heureusement, mais bien de main d’œuvre pour occuper un poste clé dans ses dépanneurs, celle de la mascotte du lapin de Pâques.

Les automobilistes ont un jour ou l’autre aperçu une mascotte annonçant une vente de chocolat sur le bord de la route, dont l’allure est parfois loin d’être rassurante. Certains s’amusent à la klaxonner, d’autres à lui lancer des commentaires pas toujours jolis, tandis que la plupart préfère simplement l’ignorer.

Mais derrière ce regard vide et ces oreilles poilues se cache un valeureux volontaire qui, en échange d’une paye bien méritée à 11,25 $ de l’heure, accepte de s’oublier le temps de divertir de parfaits inconnus. «Ce n’est vraiment pas un travail facile. On suffoque dans le costume, la tête est lourde à porter, les yeux n’arrivent pas toujours à la bonne hauteur et en avril, généralement, il fait assez froid. J’en ai vu des jeunes pleurer et abandonner», raconte Marie-Noël Paré, qui gère plusieurs dépanneurs du Groupe Paré.

Et malgré une relève difficile à trouver, il n’est pas question pour la copropriétaire d’embaucher le premier venu. Car le travail de mascotte nécessite certaines compétences de base. Il faut notamment avoir une bonne condition physique et le sens du rythme puisque même sans musique, il faut être prêt à se déhancher à la vue de tous. «La danse, c’est parfait pour se réchauffer, ajoute-t-elle. Et pourtant, j’en ai eu des mascottes timides qui ne faisaient pas grand-chose. Et dans ce temps-là, c’est normal qu’elles trouvent le temps long. Il faut se laisser aller et ne pas avoir peur du ridicule, surtout que personne ne te reconnaît!»

Pourtant, malgré cet anonymat presque garanti, Marie-Noël Paré hésite encore à tenter l’expérience. Plutôt que de se casser la tête à trouver la perle rare, elle est consciente qu’il serait plus facile de remplir elle-même le mandat. «J’y ai pensé, mais depuis que mon chum et policier Carl Pépin l’a essayé, l’an dernier, pour arrondir sa fin de mois, ça m’a convaincue que ce n’était pas fait pour moi!», conclut-elle en riant.