Organisme Soutien aux hommes: les demandes ont doublé depuis les affaires Weinstein et Salvail
ENTRAIDE. Une organisation estrienne méconnue du grand public déborde de travail depuis le dévoilement des affaires Weinstein et Salvail.
Deux hommes, un travailleur social et un criminologue, travaillent à demi-temps pour l’organisme Soutien aux hommes agressés sexuellement (SHASE). Seulement deux autres groupes similaires existent au Québec, ce qui fait que les demandes d’aide pullulent, tandis que plusieurs hommes vivent dans l’isolement, là où le service n’est pas offert.
Alexandre Tremblay-Roy explique que le témoignage de Denis Lagueux (voir autre texte) est l’un des 100 hommes aidés par année par SHASE. «Nous avions précédemment 6-7 nouveaux cas par mois, nous en avons maintenant le double depuis un mois. Et avec le nouveau cas au Collège Servite à Ayer’s Cliff, nous aurons aussi des appels supplémentaires», constate-t-il
Tremblay-Roy remarque beaucoup de souffrances sur le terrain, mais peu d’hommes osent se livrer. «Ils sont souvent en crise lorsqu’ils nous contactent, car les hommes attendent trop longtemps pour consulter. Imagiez ceux qui sont victime d’agression sexuelle commise par des femmes. Ils sont honteux et parlent peu», observe-t-il.
Le criminologue partage le même avis que Denis Lagueux sur l’importance de s’ouvrir, de parler, pour alléger les souffrances. «Les conséquences d’une agression, comme la consommation d’alcool et la toxicomanie, sont classiques et se répètent. Il faut travailler sur les causes. Nous sommes là pour briser le silence et réduire l’isolement et la souffrance des hommes», explique-t-il.