«On le fait pour nos citoyens ou pour impressionner les touristes?»

Le conseiller Yvon Lamontagne est loin d’être convaincu que le projet de la maison Merry avance dans la bonne direction, malgré la récente confirmation de subventions dépassant le million de dollars.

Yvon Lamontagne se demande encore pourquoi la Municipalité doit dépenser autant d’argent dans ces travaux, dont les coûts sont estimés à 3,5 M$. Pour lui, il ne fait pas de doute que cette propriété, acquise par la Ville en 2008 pour 1,2 M$, doit être restaurée avant qu’il ne soit trop tard.

Mais il croit qu’un projet plus raisonnable, respectant la capacité de payer des contribuables, aurait été beaucoup plus souhaitable. «On a des idées de grandeur. On nous vend du rêve, mais je me demande vraiment si les gens de Magog vont se reconnaître là-dedans. Pour être beau, c’est sûr que ça le sera, mais est-ce vraiment nécessaire d’en mettre autant? On le fait pour nos citoyens ou pour impressionner les touristes?», s’interroge-t-il.

Le conseiller rappelle qu’il défendait ce projet à ses débuts en vantant le côté rassembleur d’une telle démarche. Cependant, son accord était conditionnel à ce que la Ville respecte son engagement financier initial qui était, selon lui, de 1M$ de subventions, 1 M$ du public et 1 M$ de la Ville.

Comme il l’a répété à chaque assemblée durant laquelle il a été question de la maison Merry, M. Lamontagne est en défaveur d’utiliser une partie des revenus de la taxe de l’essence du fédéral pour financier le projet. Pour la première fois, la Municipalité a droit de prendre 20% de cette enveloppe pour des projets autres que les infrastructures. Pour Magog, cela représente un montant de 1,5 M$, mais la Ville s’est engagée à utiliser au plus 750 000$. En date d’aujourd’hui, la somme projetée est de 480 000 $ pour la maison Merry.

«Quel ce que ce soit le montant, pour moi, ce sera trop, répète-t-il. Si on roulait sur l’or à Magog, je comprendrais, mais ce n’est pas le cas. Certains vont peut-être me trouver terre-à-terre, mais c’est la réalité. Il y a des rues en piteux état et il y a d’autres projets qui s’en viennent qui vont coûter cher. Un moment donné, il faut être réaliste et mettre nos priorités à la bonne place.»

La mairesse tempère

Le conseiller a d’ailleurs fait part de son point de vue lors de la séance régulière du 15 août dernier. Une sortie dont la mairesse Vicki May Hamm a tenu à apporter certaines nuances. «Je ne veux pas que vous ayez l’impression qu’on fait moins de projets dans les rues pour faire ça. C’est faux. On a pris l’engagement que chaque année, on met 6 M$ dans nos rues et on augmente graduellement pour rattraper le retard dans nos infrastructures. C’est un minimum. On ne va jamais en bas de ça», a-t-elle dit en s’adressant aux citoyens.

La première magistrate a rappelé du même souffle que les coûts réels de la mise en valeur de la maison Merry ne sont pas encore connus puisque le projet est encore à l’étape des plans et devis.