Nouveaux règlements piscines résidentielles: une victoire pour une mère endeuillée

NOYADE. La décision du gouvernement Legault de retirer le droit acquis à certains propriétaires, qui seront obligés de sécuriser leur piscine résidentielle, a été accueillie avec beaucoup d’émotions par Marie-Nael Lessard, dont le fils Nathan a été retrouvé inanimé dans la piscine du voisin, il y a neuf ans.

«Enfin!», voilà le premier mot exprimé par la mère de famille, qui réclame depuis des années que la réglementation provinciale sur les piscines résidentielles s’applique à tous. Auparavant, les propriétaires d’une piscine construite avant le 1er novembre 2010 jouissaient d’un droit acquis et n’étaient pas contraints de sécuriser leurs installations, même si elles pouvaient représentés des risques. «Pour moi, le droit acquis ne faisait aucun sens. Qu’une piscine soit neuve ou vieille, le danger est le même. Alors de faire une distinction m’apparaissait totalement illogique. Ce changement est vraiment un grand pas en avant. Enfin, je peux dire que Nathan n’est pas mort en vain», est d’avis Mme Lessard.

Cette dernière raconte avoir éclaté en sanglots lorsqu’elle a appris la nouvelle dans les médias au cours des derniers jours. Pour elle, cette décision lui apporte «un petit baume» dans la souffrance qui l’habite au quotidien depuis le 1er septembre 2012. Lors de cette fête familiale qui se déroulait sur le chemin Laverdure à Magog, Nathan a été retrouvé inanimé dans la piscine du voisin après avoir joué à la cachette avec des amis. «Il y avait un espace sous la porte de la clôture donnant accès à la piscine, alors c’est par là que Nathan a pu y accéder. Ça ne prend pas grand-chose pour que l’irréparable se produise, raconte-t-elle la voix empreinte d’émotion. Mais je ne leur en veux pas aux voisins, car je sais que cette épreuve leur a aussi fait très mal. Je veux qu’ils puissent continuer à avancer, comme j’ai choisi de le faire, malgré la douleur qui fait encore très mal à l’intérieur.»

Mère de deux autres enfants, âgés aujourd’hui de 18 et 22 ans, Marie-Nael Lessard est convaincu que cette bonne nouvelle au sujet de la réglementation permettra de sauver des vies. Elle voit aussi d’un bon œil les délais accorder aux propriétaires pour se conformer, eux qui ont jusqu’en 2023 pour apporter les jugements nécessaires. «Je peux comprendre que certains propriétaires soient frustrés, car les coûts peuvent parfois être importants. Alors d’y aller graduellement, ça m’apparaît un bon compromis», conclut-elle.

 

LES GRANDES LIGNES DE LA RÉGLEMENTATION

  • Que toute nouvelle piscine doit être entourée d’une enceinte, à moins que ses parois soient d’une hauteur d’au moins 1,2 m dans le cas d’une piscine hors terre, et d’au moins 1,4 m dans le cas d’une piscine démontable. Cette enceinte doit mesurer au moins 1,2 m, pouvoir empêcher le passage d’un objet sphérique de 10 centimètres de diamètre et être dépourvue de tout élément pouvant en faciliter l’escalade.
  • Que toute porte d’accès à la piscine doit être munie d’un dispositif de sécurité lui permettant de se refermer et de se verrouiller automatiquement.
  • Que toute terrasse adjacente à une piscine doit être équipée d’une enceinte et d’une porte afin d’en protéger l’accès.

(Source: Gouvernement du Québec)