«Nous n’imposons aucune «rénoviction» sauvage»

IMMOBILIER. Les propriétaires de la Société immobilière B2GD assurent que les ententes de résiliation de bail à l’amiable avec les locataires du 195, rue Principale Est, ont été réalisées dans les règles de l’art.

Pour l’un des actionnaires, Guy-Mathieu Barriault, il est faux de prétendre que le départ des occupants des six loyers équivaut à de «sauvages rénovictions».

«Nous avons été très accommodants et humains, car ils ont quitté avant la fin de leur bail, explique M. Barriault. Nous avons même doublé les compensations financières exigées par le Tribunal administratif du logement en leur remettant l’équivalent de six mois de loyer plus des frais de déménagement. Ils étaient heureux et nous sommes loin de les avoir foutus dehors.»

L’entreprise B2DG entend contribuer à la relance du quartier des Tisserands. Ses actionnaires prévoient acheter d’autres immeubles dans le secteur pour les embellir et les sécuriser. Des bâtiments vides et délabrés font déjà les frais de promesses d’achat.

Barriault ajoute que c’est justement le but de lui et de ses partenaires de renipper le 195, rue Principale Est. Ils ont acquis l’immeuble de deux étages au coût de 585 000 $. Ils doubleront cette mise en additionnant les rénovations majeures des loyers. «Un rapport d’ingénieurs recommandait fortement de solidifier la structure pour sécuriser le bâtiment, ajoute-t-il. De nouvelles portes et fenêtres embelliront un édifice qui avait grandement besoin d’amour.»

Le nombre d’unités sera bientôt déterminé. Environ 66% de la superficie du rez-de-chaussée conservera une vocation commerciale. Quelques loyers pourraient être offerts à prix abordable grâce à un programme de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

«Le secteur n’est peut-être pas le plus beau en ville, mais son potentiel de développement est énorme avec la revitalisation de l’ancienne Dominion Textile et les nouveaux logements près de la rivière Magog», résume M. Barriault.

 

UN SCÉNARIO DIFFÉRENT POUR LES AUBAINES EN FOLIE

L’harmonie n’est cependant pas au rendez-vous entre B2DG et Julie Fontaine, qui opère un commerce au rez-de-chaussée. Cette propriétaire de la boutique Les Aubaines en Folie conteste son avis de résiliation (voir autre texte).

L’avocat de B2GD, Guillaume Demers, prétend plutôt que ses clients sont dans leurs droits. «Le Code civil permet la résiliation de baux commerciaux un an après l’acquisition d’un immeuble, détaille-t-il. On souhaite toujours trouver un terrain d’entente à l’amiable et de bonne foi, mais il y a absence totale de collaboration.»

Me Demers ajoute que ses clients étaient prêts à conserver 66% du rez-de-chaussée pour le commerce de Mme Fontaine, ce qu’elle semblait avoir accepté en signant une modification de bail. «Elle est toutefois revenue sur sa décision en plus d’accumuler des retards de paiements, spécifie-t-il. Voilà pourquoi nous pouvons résilier de plein droit le bail, car il contient une clause de résiliation advenant un défaut de paiement.»

Barriault termine en disant qu’il n’a jamais mis de pression sur Mme Fontaine ni menacé d’éviction. «Nous avons même trouvé des locaux disponibles à quelques centaines de pieds à peine de son local, plus propres et en meilleur état, mais elle a refusé, lit-on dans une déclaration sous serment de Guy-Mathieu Barriault, datée du 1er novembre.