Moules zébrées: lutte à finir au lac Massawippi

ENVIRONNEMENT. Bleu Massawippi et ses partenaires poursuivent leur lutte contre les moules zébrées en amorçant, cette semaine, des plongées printanières dans le secteur de North Hatley qui seront déterminantes pour la suite des choses.

L’organisme du lac Massawippi amorce leur opération pour précéder la période de reproduction. Philippe-David Blanchette, directeur général adjoint et chargé du programme de plongées chez Bleu Massawippi, souhaite en retirer le plus possible, tout en explorant d’autres endroits sur le plan d’eau.

Il assure que cette démarche ne représente pas qu’un simple coup d’épée dans l’eau. Lui et son équipe sont convaincus qu’ils peuvent renverser la tendance en agissant hâtivement au printemps. «Nous sommes capables de les freiner», insiste-t-il.

Ces plongées s’ajoutent à un plan d’attaque, comme des lavages obligatoires en entrant et en sortant de l’eau, des amendes sur le lac, la surveillance des accès publics, etc.

Ces sorties font suite à la découverte de la première moule zébrée en octobre dernier. Une série de plongées ont alors permis d’inspecter 96 sites et de retirer un peu moins de 2000 moules zébrées juvéniles en deux mois.

Les plongées printanières en mode accéléré seront réalisées en collaboration, notamment, avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Pêches et Océans Canada et le Biodôme de Montréal.

Une action concertée avec les lacs Magog et Memphrémagog

Mairesse de North Hatley, Marcella Davis Gerrish apprécie la collaboration des usagers depuis le début de la saison de pêche. Elle est convaincue du bien-fondé de cette opération. Elle demande cependant la collaboration de tous les propriétaires d’embarcation, mais aussi des Municipalités riveraines des lacs Memphrémagog et Magog pour serrer davantage la vis.

«Les moules zébrées ont déjà envahi ces deux plans d’eau. Je crains une prolifération vers le lac Massawippi si trop d’usagers déplacent leur embarcation d’un lac à l’autre», prévient-elle.

Mairesse de Hatley et présidente du Parc régional Massawippi, Hélène Daneau préfère se concentrer sur le Massawippi avant de faire des recommandations sur les autres plans d’eau. Elle fait confiance aux Municipalités voisines pour limiter la prolifération. Elle ne croit pas que ces élus ont baissé les bras dans leur lutte contre cette espèce nuisible même si les règlements semblent plus sévères au Massawippi qu’aux deux autres lacs. «On se prend en main pour garder notre lac propre avec une surveillance accrue et un lavage obligatoire en entrant et en sortant du lac», ajoute-t-elle.

Une descente plus permissive à Sainte-Catherine-de-Hatley?

Les deux mairesses invitent Sainte-Catherine-de-Hatley à contrôler davantage la descente à bateau située sur leur territoire. Cet accès public est considéré comme une passoire par certains en raison de clés qui circulent facilement, permettant ainsi à des usagers sans vignette de se faufiler à l’eau sans lavage. Mmes Daneau et Davis Gerrish ne franchissent pas ce pas, mais elles conviennent de l’importance de cette entrée publique menant au lac Massawippi. Elles espèrent une surveillance accrue comme à la descente d’Ayer’s Cliff et aux deux autres de North Hatley.

Mme Daneau est persuadée que le Parc régional et Sainte-Catherine-de-Hatley trouveront bientôt un terrain d’entente pour harmoniser le plus possible la réglementation, en plus d’y bonifier la surveillance.

Le maire de l’endroit, Jacques Demers, a confirmé la réouverture de cette descente publique, lundi dernier, après deux semaines de fermeture. Il ne considère pas cet accès comme une passoire, mais il convient qu’il y a peut-être place à amélioration pour le contrôle des lavages de bateau et des accès au lac.

Tout comme l’an dernier, il informe que cette descente à bateau est destinée uniquement aux résidents de la Sainte-Catherine-de-Hatley, qui peuvent également faire une demande pour une clé donnant accès au site. «Nous déconseillons évidemment les échanges de clé et nous visons à rendre cet accès le plus étanche possible», termine-t-il.