Mont-Orford: l’héritage d’André L’Espérance

AFFAIRES. Les opposants au développement immobilier au pied des pentes du domaine skiable crient toujours victoire 15 ans après avoir empêché la privatisation partielle du parc national du Mont-Orford. À l’inverse, il s’agit d’un rare rêve inachevé pour l’architecte de ce plan de relance, André L’Espérance.

On n’a pu s’entretenir avec cet homme d’affaires en raison d’une maladie dégénérative. Quelques recherches et appels téléphoniques plus tard, on se rappelle néanmoins que ce promoteur immobilier adorait la montagne et la compagnie qu’il possédait seul à l’époque, Mont-Orford Inc.

On le qualifie encore aujourd’hui de «visionnaire». Il se projetait dans l’avenir pour «voir» la montagne dans 10 et 15 ans. Il voulait développer le volet immobilier pour attirer une masse critique et générer des revenus pour réinjecter les profits dans les installations.

Dès 2006, M. L’Espérance voulait créer de la vie à la montagne 12 mois par année. Il investissait dans le long terme et avait commencé à reboiser pour améliorer l’aspect visuel et protéger l’environnement, comme on l’observe dans nos pages de l’époque.

L’héritage d’André L’Espérance est d’ailleurs toujours présent sur le domaine skiable. Son plus gros legs consiste à l’aménagement des gondoles et de la remontée mécanique reliant la base au sommet de la montagne. Les skieurs d’aujourd’hui apprécient sa vitesse et la chaleur de ses abris, surtout par temps froid.

Le promoteur André L’Espérance caressait de grandes ambitions au Mont-Orford.

Il a tenté d’animer la station pendant l’été avec une immense tyrolienne, dont on aperçoit toujours la structure de bois près du chalet de ski.

Les sentiers et les belvédères au sommet d’Orford ont été réalisés sous son règne.

Les trois yourtes aujourd’hui démantelées sont également son idée, car il ne pouvait construire de restaurant sur les hauteurs d’Orford.

Il souhaitait créer un milieu de vie, une ambiance, avec plusieurs centaines de condos et des services commerciaux au pied des pentes. Un restaurant au sommet de la montagne était dans ses plans. Ses partisans rappellent toujours aujourd’hui que les terres publiques ciblées étaient les stationnements dénudés d’arbres. Ces vastes espaces pour les voitures auraient été déplacés plus loin avec un service de navette.

Il planifiait aussi d’installer une remontée mécanique entre le domaine skiable et des terrains lui appartenant à l’extérieur du parc national.

Québec était sur le point d’autoriser cette métamorphose, mais le vent d’opposition a plutôt eu raison de son grand rêve.

Texte sur les 15 ans de la saga du Mont-Orford ici.