Memphrémagog et Bromont s’unissent pour contrer le démantèlement de leur police

SÉCURITÉ. Les quatre municipalités membres de la Régie de police de Memphrémagog (RPM) et la Ville de Bromont s’unissent pour conserver leur corps policier respectif, plutôt que de transférer la desserte policière de leur territoire à la Sûreté du Québec (SQ).

La présidente de la RPM, Nathalie Bélanger, et le maire de Bromont, Louis Villeneuve, insistaient sur le statu quo, mercredi, dès le lendemain de la publication du rapport du Comité consultatif sur la réalité policière.

Cette modernisation de la Loi de la police ferait réduire de 31 à 13 le nombre de services de police au Québec. Les auteurs proposent notamment de transférer la RPM et le Service de police de Bromont sous le giron de la SQ.

Mme Bélanger ouvre la porte à toutes formes d’amélioration de services, mais exclut vivement le démantèlement de la RPM. Cette organisation couvre les municipalités de Magog, Austin, Canton d’Orford et Sainte-Catherine-de-Hatley depuis 1996.

«Cette proposition va à l’encontre de l’autonomie municipale, représente un recul sur les services de proximité et équivaut à la perte du contrôle des finances», s’inquiète Mme Bélanger.

Elle propose plutôt un partage de ressources humaines, administratives et matérielles entre corps policiers afin de réduire les factures et améliorer l’efficience des organisations.

Elle cite en exemple le partage de policiers ainsi que le jumelage des expertises d’enquêtes entre services distincts. La Loi sur la police interdit toutefois ces partages, selon Mme Bélanger. «On aimerait analyser la possibilité d’élargir notre couverture policière à toute la MRC, mais on ne peut même pas y réfléchir», déplore-t-elle.

ÉVITER UN TRANSFERT VERS LA SQ

Un transfert vers la SQ préoccupe ces deux élus, car leur corps policier respectif offre déjà une bonne qualité de services, assure une grande présence sur le terrain et connaît son milieu. «On craint de s’éloigner de la population avec la SQ», prévient-elle en rappelant que les patrouilleurs à vélo, le policier attitré à temps plein à La Ruche et la présence d’un policier communautaire répondent à des besoins spécifiques à la région.

La fusion de la RPM avec le Service de police de Sherbrooke serait toujours une possibilité. Mme Bélanger estime cependant que cette idée est loin d’être sur la table. «Nous ne sommes pas encore rendus à cette étape, on verra si on n’a pas le choix», réagit-elle.

Mme Bélanger craint notamment de perdre une gestion locale de la police, mais, d’un autre côté, elle voit des idées intéressantes contenues dans le rapport. La présence de travailleurs sociaux dans les patrouilles est l’une des propositions qui l’intéresse.

Par ailleurs, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) accueille avec soulagement la volonté de la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, de consulter le monde municipal avant de prendre des décisions basées sur le plus récent rapport sur l’avenir de la police au Québec.

Mardi par contre, cette même FQM s’inquiétait de la disparition de plusieurs autres services policiers au Québec, en raison notamment de possibles augmentations de coûts. «Je préfère conserver ce service de proximité, surtout lorsque ces communautés ont fait ce choix pour desservir leur population et contrôler les factures», commente le président de cette organisation, Jacques Demers.