Marché immobilier dans Memphrémagog: pas de répit ni d’accalmie en vue pour les acheteurs

IMMOBILIER.  Alors que les nouvelles inscriptions sur le marché immobilier se font plus au ralenti, les vendeurs continuent de faire de bonnes affaires dans la région de Memphrémagog avec des prix de vente qui sont bien plus élevés par rapport à ce qui était demandé au départ. 

On sait que les années de pandémie ont été marquées par le phénomène des surenchères, qui ont donné bien des maux de tête aux acheteurs. Si la compétition est peut-être moins féroce, le marché demeure encore à l’avantage des vendeurs, selon le président de la Chambre immobilière de l’Estrie, David Bourgon. 

«Quand on regarde les plus récentes ventes dans différents secteurs de Memphrémagog, les offres multiples sont encore bien réelles. Le prix final dépasse facilement de 10 000 $ et même 50 000 $ du prix affiché.»

«Cela peut paraître surprenant, mais l’explication est bien simple. Il y a encore des acheteurs, mais les nouveautés sortent au compte-gouttes. Donc, quand une propriété intéressante arrive sur le marché, même s’il y a moins d’acheteurs en raison des taux d’intérêt, il y en a toujours plus qu’un qui est intéressé et, ultimement, va déposer une offre.»

Mauvaise nouvelle pour les acheteurs en devenir

Si certains acheteurs mettent leur projet d’acquisition sur la glace, en espérant une diminution des prix de vente, David Bourgon n’est pas celui qui se fera porteur de bonnes nouvelles à ce sujet. À son avis, tant et aussi longtemps que la demande va rester et que l’offre n’augmentera pas à un rythme soutenu, les futurs propriétaires devront sortir beaucoup d’argent de leurs poches.

À titre d’exemple, pour les transactions conclues en janvier et février, le prix de vente médian à Magog est passé de 345 000 $ en 2021 à 464 000 $ cette année. La même tendance est observable dans Memphrémagog. «Les acheteurs qui veulent s’installer en région font vraiment face à une nouvelle réalité. À Montréal et les environs, les gens sont habitués à ce genre de prix depuis longtemps, mais ici, c’est un phénomène nouveau. On assiste en quelque sorte à un rattrapage», soutient-il.

«Normalement, les prix augmentent entre 2% et 6% annuellement, mais là, on est davantage dans les 20%, 30% et même 40%. Malheureusement pour les futurs acheteurs, nos scénarios indiquent que les prix vont sûrement arrêter de monter de la sorte, mais ça ne devrait pas rebaisser.»

En ce qui concerne le taux d’intérêt, le président de la Chambre immobilière de l’Estrie prévient qu’on ne risque pas de revoir de sitôt la tendance des dernières années. «Les gens sont encore en train de digérer la pilule des hausses du taux d’intérêt, mais la réalité est qu’il n’est pas plus haut qu’en 2012-2013. On retourne plutôt à une certaine normalité. Ce qui n’était pas normal, c’était d’avoir des taux aussi bas que 1% ou 2%.» 

Dur retour à la réalité pour certains courtiers

Si la pandémie a permis de faire de bonnes affaires, le marché actuel mène la vie dure à bien des courtiers immobiliers, particulièrement ceux qui sont fraîchement arrivés dans la profession. Avant la pandémie, on dénombrait 260 courtiers en Estrie et aujourd’hui, ils sont plus ou moins 330 à se partager une plus petite part du gâteau. «Chaque fois que le marché s’enflamme, on assiste au même phénomène dans notre domaine avec un nombre de courtiers en hausse. C’est évident que maintenant, avec moins de maisons à vendre, les revenus ne sont plus les mêmes. Un courtier avec de la sagesse, qui avait prévu le coup, va beaucoup mieux s’en sortir qu’une personne qui a dépensé ses revenus en fou», conclut David Bourgon.