Maladie de Lyme: «tout le monde devrait avoir du chasse-moustique», alerte une médecin

SANTÉ. L’achat d’un chasse-moustique et son application assidue devraient faire partie des nouvelles habitudes à adopter pour tous les résidents de Memphrémagog, même si les cas de maladie de Lyme sont minimes comparativement à ce qui se passe chez les régions voisines.

Depuis le début de l’année, ce sont 100 cas de maladie de Lyme qui ont été rapportés en Estrie. De ce nombre, un seul est résident de la région. On ne sait pas, cependant, s’il a contracté la bactérie dans les environs.

Malgré ce cas unique, la tendance laisse croire que le pire est à venir, d’autant plus qu’actuellement, les tiques sont concentrées dans le secteur de Brome-Missisquoi et Haute-Yamaska. «Ce n’est qu’une question de temps avant que les régions situées au sud du Québec soient touchées dans leur entièreté. C’est plate à dire, mais les tiques sont là pour rester. Elles font partie de la réalité. D’où l’importance de s’en préoccuper et surtout, de se protéger», affirme Geneviève Baron, médecin-conseil à la direction de la Santé publique.

Pour un résultat optimal, en plus du chasse-moustique à base de DEET (de 20 à 30 %) ou d’icaridine (20%), il est recommandé de porter un chapeau, des chaussures fermées et des vêtements longs dans des secteurs boisés ou humides, propices aux tiques.

Mais dans les faits, cet accoutrement peut devenir vite inconfortable, surtout en pleine chaleur estivale. «On le comprend et c’est pour cette raison qu’une personne qui ne veut pas s’habiller de la sorte devrait, minimalement, utiliser du chasse-moustique. Personnellement, dès que mes enfants vont en forêt, je leur en mets. Quand ils reviennent à la maison, je leur demande de prendre une douche et je les inspecte minutieusement», ajoute la docteure.

 

Un insecte qui s’accroche à la peau

Pour une personne qui n’en a jamais vu, il peut être difficile de distinguer une tique de tout autre insecte. Il faut savoir que la piqûre de la tique ne fait pas mal et se distingue par une rougeur à l’apparence d’une cible.

De plus, l’insecte indésirable reste accrocher à la peau, et ce, parfois même durant plusieurs jours. «À ma connaissance, c’est le seul insecte au Québec qui s’accroche de la sorte, ce qui peut être un bon indice pour le distinguer», soutient la professionnelle.

«Lorsqu’on est piqué, ça ne veut pas dire automatiquement qu’on est atteint de la maladie de Lyme, relativise Mme Baron. Dans les zones les plus à risque, ce sont 3% des tiques qui sont porteuses de la bactérie qui transmet la maladie. Et au Québec, il existe une douzaine d’espèces différentes de tiques et une seule peut en être porteuse.»

En cas de doute ou pour toute information, il est toujours possible de communiquer avec Info-Santé au 811 ou de consulter le www.inspq.qc.ca

Notons que ce sont les mêmes tiques qui peuvent transmettre la maladie aux humains et aux animaux. Pour ces derniers, il existe des moyens de protection sous forme de vaccin ou de crème.

 

Comment retirer une tique?

  • Saisir la tique à l’aide d’une pince à cils en étant le plus près de la peau.
  • Tirer la tique doucement, mais fermement et de façon continue, sans la tourner ou l’écraser.
  • Placer la tique retirée dans un contenant hermétique, comme un contenant à pilules vide.
  • Nettoyer la peau avec de l’eau et du savon, et bien se laver les mains.

 

Cas déclarés de maladie de Lyme en Estrie

  • 2017:126 cas
  • 2018: 91 cas
  • 2019: 100 cas (de janvier au 16 août)