Magog: une ferme de wapitis voit le jour au lac Lovering

ANIMAUX. Un jeune Magogois s’est lancé dans un projet tout sauf ordinaire en 2018 en accueillant des wapitis sur sa terre, située au lac Lovering. Il s’agirait du seul élevage de la sorte en Estrie. Ayant grandi dans le milieu agricole, Guillaume Bouchard a toujours été un passionné des animaux. Il rêvait depuis longtemps d’acquérir une terre sur laquelle il pourrait démarrer sa propre ferme. Cette occasion s’est présentée en 2014 lorsque sa conjointe et lui ont acquis une propriété de 72 acres située à Magog, dont une partie borde le lac Lovering. Une fois l’acquisition du terrain officialisé, M. Bouchard se demandait bien ce qu’il allait en faire. Et c’est finalement le hasard qui la conduit sur la route des wapitis, plus précisément en consultant un site de petites annonces. «Je suis entré en contact avec un monsieur qui vendait un lot de clôture comme j’avais besoin. Il prenait sa retraite et c’est là qu’il m’a proposé d’acheter tous ses équipements et trois wapitis. Il m’a offert un prix d’ensemble que je ne pouvais refuser, alors c’est là que le projet de la Ferme Lovering a commencé», fait savoir celui qui est originaire de Saint-Paul-d’Abbotsford.

Le troupeau de Guillaume Bouchard compte actuellement 13 wapitis.
  Beaucoup de travail et du courage La transaction s’est conclue en 2017, mais c’est seulement quelques mois plus tard qu’il a accueilli ses premiers cervidés. Il a rapidement agrandi son troupeau en achetant dix femelles d’un autre éleveur. Depuis, Guillaume Bouchard s’est mis plus que jamais au travail pour construire les premières installations permanentes sur sa terre. «Les gens dans le milieu me trouvent courageux, car je pars de zéro. Je dois tout construire par moi-même, soutient celui qui est charpentier-menuisier de métier. Il y a aussi tout l’aspect financier qui est risqué, car chaque achat est une dépense et au bout de la ligne, ça coûte très cher. Surtout que je ne m’attends pas à avoir des revenus avant 2020.» En plus de vendre les cornes de ses animaux, qui servent dans la fabrication de médicaments, Guillaume Bouchard prévoit rentabiliser son investissement par la vente de la viande, notamment auprès des restaurateurs de la région.   Un centre d’interprétation dans les plans Puisque c’est la survie de son entreprise qui en dépend, Guillaume Bouchard misera tout son temps et ses énergies sur son élevage au cours des prochains mois. Il lui reste encore à fabriquer des parcs, à ériger la bâtisse de contention et à finaliser l’aménagement des chemins d’accès. Si tout se passe comme prévu, son souhait serait ensuite d’ouvrir au grand public. «Mon but ultime serait de vivre à 100% de ce projet en ayant une ferme agrotouristique avec un centre d’interprétation du wapiti. J’aimerais aussi avoir d’autres animaux sauvages, car j’ai les permis qui m’autorisent à en avoir en captivité. J’ai d’ailleurs reçu dernièrement mes premiers animaux, soit deux petits renards roux. Ils sont super beaux», ajoute-t-il. Pour le moment, les curieux doivent à tout prix éviter de s’aventurer sur la ferme Lovering. D’autant plus que les wapitis peuvent parfois montrer un comportement imprévisible. «Je suis capable de les approcher, mais à certaines périodes de l’année, il m’est impossible de rentrer dans leur parc tellement ils sont agressifs. Je me suis même fait déjà charger et j’ai eu très peur. Le wapiti est le deuxième plus grand cervidé au monde après l’orignal. La femelle peut peser jusqu’à 700 livres et pour le mâle, on parle du double. Ce sont des animaux très puissants qu’il vaut mieux ne pas déranger», conclut Guillaume Bouchard. Par ailleurs, le propriétaire est la recherche d’une grande quantité de clôtures usagées à mailles de chaine. Pour le contacter ou obtenir plus d’information sur son projet: 450 525-0590 ou voir «Ferme Lovering» sur Facebook.