Magog: un groupe conteste la valeur foncière de l’ex-Difco

HABITATION. Le Collectif du Quartier des Tisserands conteste l’évaluation municipale de l’ancienne filature Difco devant le Tribunal administratif du Québec. Au lieu des 200 $ pour le terrain et le bâtiment désaffecté, il vise les deux millions de dollars comme valeur foncière accordée à la propriété.

La porte-parole de ce groupe, Louise Gagné, souhaite rétablir l’équité entre les taxes payées par le voisinage et la compagnie Anahid Hospitality Management. Cette entreprise des Maritimes payait jusqu’à tout récemment 1,50 $ de taxes par année pour un terrain de 470 000 pieds carrés.

«On conteste pour aider la Ville à recevoir son dû, assure Mme Gagné. La présente situation est également injuste pour les contribuables voisins. Ça frôle l’indécence.»

Le Collectif a déposé sa requête même si l’évaluation foncière de l’ex-Difco a été récemment majorée à 93 000 $ en raison des baux de location de stationnement.

«C’est infime comme montant et très inférieur aux sommes payées par les voisins, car les nouvelles taxes n’atteignent que 1957 $ par année», ajoute-t-elle.

Dans une lettre d’opinion (cliquez ici pour la consulter), le Collectif rappelle que l’entreprise des Maritimes devrait payer plus de taxes, surtout qu’elle loue 150 espaces de stationnement pour les employés de l’hôpital magogois. «Cette location lui rapporte 24 000 $ par année depuis bientôt 4 ans, alors qu’elle ne payait que 1,50 $ de taxes par année», déplore le Collectif.

Ses membres ajoutent que même la Ville de Magog a payé 6333 $ à Anahid Hospitality Management pour des cases de stationnement pendant la construction de la caserne des pompiers.

La mairesse de Magog, Vicki-May Hamm, demeure prudente dans ses commentaires puisque le dossier se retrouve devant les tribunaux. Elle rappelle néanmoins que l’évaluation foncière ne relève pas de la Ville et qu’un ajustement a récemment été fait pour hausser la valeur de la propriété à 93 000 $.

Quant à l’évaluateur agréé associé au dossier, Jean-Pierre Cadrin, il estime juste et équitable son calcul le menant à une valeur de 93 000 $. «Il faut faire une nuance entre l’évaluation municipale et la valeur marchande, signale-t-il. Et dans ce cas-ci, l’usine est fermée depuis quelques années et l’usage industriel est maintenant prohibé. Ce sont des éléments qui vont baisser des valeurs.»