Magog: un aréna dans l’ancienne usine de textile?

URBANISME. Plusieurs rêves et idées de revitalisation de l’ancienne Dominion Textile ont été lancés lors d’une conférence portant sur l’avenir de  ce complexe industriel, désigné lieu historique national du Canada en 1989. Logements sociaux, parc urbain avec accès à la rivière Magog, bureaux et condos ont notamment été avancés lors de cette rencontre se tenant à l’auditorium des Tisserands, le 29 septembre dernier. L’un des conférenciers, l’urbaniste et architecte Roberpierre Monnier, a même proposé d’y aménager les deux glaces que les autorités projettent de construire sur les terrains de l’école secondaire de La Ruche. Monnier croit réalisable cette métamorphose en raison des majestueux bâtiments érigés sur une propriété ayant une superficie totale de 147 000 mètres carrés, ce qui représente l’équivalent de 20 terrains de soccer. «En Europe, nous avons observé des transformations de bâtiments industriels en complexes sportifs multifonctionnels, dit-il. Ici, les bâtiments semblent solides et les plafonds sont hauts pour intégrer des gradins.» Il prévient cependant qu’il est préférable d’accéder à l’intérieur des bâtiments pour effectuer une étude plus approfondie. «C’est une idée parmi tant d’autres pour relancer un quartier et valoriser des bâtiments historiques, estime M. Monnier. Cette option éviterait aussi de détruire un boisé près de La Ruche. C’est une solution gagnante.» Roberpierre Monnier rappelle qu’il ne s’agit que d’idées lancées sur la table, afin d’amorcer une réflexion. Toutefois, il ne ferme aucune porte, se plaisant à dire que plusieurs mettaient aussi en doute la valorisation du Vieux-Montréal dans les années 1960. Aujourd’hui, il est un des secteurs touristiques les plus populaires du Québec et du Canada avec des millions de visiteurs annuellement. Pendant la conférence, M. Monnier a profité de la tribune pour citer en exemple quelques transformations de bâtiments industriels, comme la Miner et l’Imperial Tobacco à Granby, ainsi que la Paton et la Kayser à Sherbrooke. Une richesse patrimoniale Devant environ 150 personnes, l’historien Serge Gaudreau a rappelé l’importance de ce complexe de textile pour la communauté magogoise. «La Dominion Textile a déjà donné des emplois à 90% de la population magogoise, mais elle n’en embauchait que 10% à la fermeture de Difco en 2011», détaille-t-il. De plus, l’ex-Dominion Textile n’a pas été désignée lieu historique pour rien, car elle a déjà été la seule usine textile du XIXe siècle à réunir au même endroit les opérations de filature, de tissage, de blanchiment et d’impression. Bernard Reichen, un architecte de Paris, participait aussi à la causerie. Ce dernier a partagé quelques projets de conversion réalisés en France, dont quelques-unes impliquant des filatures de textile. Pour sa part, l’animatrice et instigatrice de la conférence, Louise Gagné, souhaite tout simplement que des investisseurs privés ou des fonds publics amorcent la métamorphose du site en donnant accès de façon sécuritaire aux berges de la rivière Magog aux gens du quartier. «Un parc serait idéal dans ce lieu magnifique», suggère-t-elle.