Magog: trop d’oiseaux sont encore nourris dans les parcs municipaux

MAGOG. Malgré beaucoup de sensibilisation et des panneaux visibles, plusieurs personnes continuent de nourrir les oiseaux dans le parc de la Baie-de-Magog. En plus de contribuer à la dermatite, ce comportement peut avoir de graves répercussions sur les animaux concernés.

Il suffit de se balader sur la promenade longeant le lac Memphrémagog pour remarquer que l’interdiction en vigueur est loin d’être respectée. D’ailleurs, certains volatiles, comme les canards, sont si habitués de recevoir de la nourriture qu’ils approchent les êtres humains sans aucune crainte.

«Les canards sont presque domestiqués», constate Marilyne Guillemette, technicienne en environnement, qui déplore la situation.

«On voit des touristes qui s’amusent à donner des restants de table. Mais il y a aussi des résidents qui le font sur une base régulière, pour le plaisir. On est même intervenu auprès d’un monsieur qui allait sur place avec des poches de moulée», ajoute-t-elle.

Évidemment, personne à la Ville ne croit que ces personnes agissent de manière malintentionnée. C’est le cas de Josiane Pouliot, coordonnatrice de la division Environnement, qui attribue ces agissements à une inconscience ou encore un manque de connaissances. «Sur le coup, les gens peuvent trouver ça drôle et mignon. Mais ils ne savent pas que leur geste peut mettre en péril la vie de ces oiseaux. On leur enlève leur intégrité individuelle. Ces oiseaux perdent leur instinct de prédation. Certains ne partiront même pas à l’hiver et mourront de froid», soutient Mme Pouliot.

 

Les signalements de dermatite en hausse

En attirant les oiseaux dans les parcs aux abords du Memphré, les gens contribuent aussi à la problématique de la dermatite. Au cours de l’été, 28 cas ont été signalés à la Municipalité. À titre comparatif, il y en avait eu 5 en 2016.

«C’est difficile d’attribuer une cause précise à cette augmentation. Peut-être seulement que les gens sont plus informés et signalent davantage les cas qu’auparavant. On assiste peut-être à une émergence de nouveaux secteurs où se trouvent des populations d’escargots, qui font partie du cycle de la dermatite», suppose Mme Pouliot.

«Mais à la lumière de ces statistiques, il faudra faire davantage d’interventions l’an prochain, notamment par la sensibilisation», prévoit-elle

Les deux responsables rappellent d’ailleurs qu’il n’y a aucun lien entre la dermatite et la qualité de l’eau du lac. Les échantillonnages faits cet été sur les différentes plages municipales ont résulté principalement par des cotes d’excellence.

À titre informatif, toute personne qui nourrit les oiseaux à Magog est passible d’une amende de 50 $.