Magog surveille attentivement l’arrivée possible d’un nouveau polluant dans son eau potable

ENVIRONNEMENT. Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques effectue actuellement des analyses à la prise d’eau potable de la Ville de Magog au lac Memphrémagog pour déceler des traces d’un polluant chimique émergent.

Ces PFAS ou composés perfluorés ont été découverts par les spécialistes du même ministère à la prise d’eau de la Ville de Sherbrooke, en octobre dernier. Cette installation est située à 1,6 km de la prise d’eau magogoise.

La Ville de Magog demeure prudente avant de sauter aux conclusions. La Ville de Sherbrooke manifeste de l’inquiétude, mais signale qu’il ne s’agit que d’une infime quantité n’ayant atteint aucun seuil critique. Les PFAS étaient disparus en novembre à Sherbrooke.

La coordonnatrice de la division environnement de Magog, Josiane K. Pouliot, assure la population que ces travaux sont suivis très attentivement par son département. «Le ministère est actuellement en cours d’échantillonnage et d’investigation, informe-t-elle. On se mettra rapidement en mode solution si les résultats à venir d’ici quelques semaines sont préoccupants.»

Le groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI) manifeste une grande inquiétude. Son porte-parole Robert Benoît prévient que les PFAS sont cancérigènes et s’accumulent au fil des ans sans disparaître. «Nous mettons la population et les élus en garde, car les PFAS sont également nocifs pour la faune et la flore, s’inquiète-t-il. Plusieurs états américains ont des problèmes avec cette matière indésirable.»

M. Benoît cible le dépotoir de Coventry, au Vermont, comme principal responsable de ce produit chimique qu’on retrouve couramment dans des produits de consommation comme des emballages d’aliments et des boîtes de conserve. Son utilisation est interdite au Canada depuis 2008.

Il craint toutefois l’impatience de la Municipalité de Newport à traiter de nouveau les eaux de lixiviation en provenance du dépotoir situé à proximité. «Il faut maintenir le moratoire sur le traitement de ce jus de poubelle, car cette usine d’épuration ne peut traiter les PFAS de façon efficace», prévient M. Benoît.

Quant à Mme Pouliot, elle fait confiance au ministère de l’Environnement pour prévenir et réduire de possibles effets néfastes de ce polluant émergent, «qui n’est même pas encore normé».

Élus et environnementalistes rappellent l’importance de maintenir la qualité de l’eau du lac Memphrémagog, une source d’eau potable pour 175 000 Estriens.