«Magog représente le futur des services incendie au Québec»

SÉCURITÉ. Fruit de plusieurs mois de travail, le Service de sécurité incendie de Magog a présenté son rapport annuel 2022 fraîchement revampé par son directeur Sylvain Arteau, qui a voulu non seulement mettre en lumière les bons coups de son organisation, mais également mieux vulgariser les gains pour la population découlant des investissements majeurs des dernières années.

Que ce soit l’implantation d’un service à temps plein de dix pompiers, la construction de la nouvelle caserne, la hausse du nombre de formations et l’implantation de nouvelles façons de faire à l’interne, les changements ont été nombreux et significatifs depuis l’arrivée du directeur Arteau, en 2018. Ce dernier s’était d’ailleurs donné un horizon de cinq ans pour exécuter son plan de match, lui a qui a été embauché justement pour donner aux pompiers de Magog des moyens à la hauteur de leurs responsabilités et, aux citoyens, une sécurité à la hauteur de leur réalité.«C’est incroyable tout le travail qui a été accompli et c’est important que les gens le réalisent. Juste l’implantation du service à temps plein, c’est quelque chose d’extrêmement sécurisant pour la population, fait-il valoir. 24 h sur 24, 7 jours sur 7, nous avons des pompiers prêts à intervenir avec des temps de réponse que très peu de services incendie au Québec sont capables d’atteindre, surtout avec un grand territoire comme le nôtre.»

Une réorganisation «profitable»

En 2022, pour 86% des appels d’urgence, le temps de réponse s’est situé dans les 10 minutes et moins. Cette statistique varie selon le secteur. Par exemple, le temps de réponse est d’environ 5 minutes au centre-ville, 7 à 8 minutes aux abords de l’autoroute 10 et 12 minutes pour le lac Lovering. «Le temps de réponse est calculé en fonction du premier pompier arrivé. Mais il y a aussi toute la force de frappe qui est impressionnante puisqu’on est capable de l’atteindre en 20 minutes et moins. C’était beaucoup plus long, et même parfois impossible, d’avoir un tel déploiement avant la réorganisation, avec un service à temps partiel», fait savoir M. Arteau, qui précise ne pas vouloir dénigrer ce qui était fait avant son arrivée.

Un exemple de cette force de frappe concerne l’incendie survenu sur la rue du Rucher le 22 juin dernier, lorsque trois résidences ont été lourdement endommagées par un incendie. «Pour une raison que l’on ignore encore, le feu s’est propagé extrêmement rapidement à la première résidence, avant d’atteindre les deux propriétés voisines par les haies de cèdres. Malheureusement, ce sont trois propriétés qui ont été incendiées, mais sans notre force de frappe actuelle, on parlerait probablement de cinq maisons incendiées, même peut-être six. Car déjà, le parement de vinyle d’une propriété voisine avait commencé à chauffer», observe-t-il.

Le futur des services incendie au Québec

Le directeur rappelle aussi l’intervention survenue au garage municipal en 2019, lorsqu’une balayeuse de rue a pris feu à l’intérieur du vaste bâtiment. Grâce aux systèmes de protection, dont des gicleurs automatiques, le feu a été maîtrisé rapidement et le travail des équipes à la voirie a repris la journée même. «Peut-être qu’avant la réorganisation, on parlerait d’une perte totale du garage municipal et on peut s’imaginer tous les impacts que cela aurait causés sur les services aux citoyens. On entend souvent dire que ça coûte cher les pompiers, mais il y a des retombées réelles, même si elles se mesurent difficillement. Tout le travail en prévention a un impact majeur sur les incendies qui n’arrivent pas et c’est de l’argent dans nos poches, tant à la ville que pour les citoyens.»

«Mais ce que je peux dire, avec certitude, c’est que nous avons un excellent service dont les Magogois peuvent être fiers. Les élus ont fait un geste très courageux par leurs décisions et à mes yeux, Magog représente aujourd’hui le futur des services incendie au Québec», conclut le chef Arteau.

D’autres faits saillants en 2022

1270

Appels reçus par les pompiers (61% de nature incendie vs 39 % premiers répondants)

90

Temps (en secondes) de mobilisation pour les équipes pour quitter la caserne lors d’un appel

4571

 Heures de formation pour tout le personnel (moyenne de 81,6 h par pompier)

46

 Pourcentage des incendies causés par l’activité humaine