Magog persiste et signe pour le sauna flottant au quai MacPherson

AFFAIRES MUNICIPALES. Malgré une salle comble et un fort vent d’opposition, le conseil municipal de Magog a autorisé la seconde étape pour l’aménagement d’un sauna flottant au quai MacPherson, lundi dernier. L’approbation finale pourrait se faire le 6 février.

Cette décision a été adoptée sur division lors d’une séance publique tenue à l’hôtel de ville. Cinq conseillers ont voté en faveur. Ce sont Jacques Laurendeau, Bertrand Bilodeau, Jean-François Rompré, Sébastien Bélair et Samuel Côté.

Les élus défavorables sont Josée Beaudoin, Nathalie Laporte et Jean-Noël Leduc.

Rappelons que ce même conseil avait également voté sur division pour que le sauna flottant aille de l’avant, le 21 novembre dernier.

Les promoteurs de l’entreprise Solstice Sauna, Frédérik Nissen et Ismaël Ulvik, franchissent un autre important pas en prévision d’une ouverture possible l’automne prochain. Il ne reste que la dernière étape du processus de modification réglementaire sur les usages conditionnels à compléter, lors de la séance du conseil du 6 février. Suivront la négociation et la signature du bail au printemps si les élus maintiennent le cap.

Une cinquantaine de personnes assistaient à cette séance publique. Forts d’une pétition numérique de plus de 1100 signataires, les opposants comptaient sur cette rencontre pour renverser la vapeur. Les doléances des citoyens tournaient autour d’un bien commun à protéger, d’un lieu déjà surexploité commercialement, ainsi que d’un panorama vers le lac et la montagne à conserver.

L’ancien conseiller municipal Serge Gosselin craint notamment un impact négatif sur la frayère de touladis si le sauna flottant s’installe face au bateau le Grand Cru.  » Ça me fait peur, car elle est importante pour l’environnement du lac, tout en étant aussi une attraction touristique « , a-t-il lancé.

Robert Hannon a déploré l’absence du volet économique dans un débat  » qui divise de plus en plus « .  » C’est quoi l’avantage des Magogois quand on observe le peu de retombées en termes d’emplois et de taxes ?, se questionne-t-il. On ne sait même pas combien coûtera cette location. « 

Jean-Paul Plante déplore que ce second vote soit une copie conforme du précédent, malgré le vent d’opposition qui prend de l’ampleur.  » Est-ce qu’on nous a écoutés ? « , s’inquiète-t-il.

Un référendum a aussi été réclamé par l’instigateur de la pétition, Pierre-Marie Trottier. Il endosse l’idée du conseiller Jean-Noël Leduc qui suggère de sonder toute la population à ce sujet.

UN CONSEIL MAJORITAIREMENT FAVORABLE

La mairesse Nathalie Pelletier ne croit pas qu’un coûteux référendum soit une solution. Elle et la majorité du conseil préfèrent se baser sur un vaste sondage municipal, disant que 64 % des répondants étaient favorables aux saunas flottants, tandis que 54 % des gens se montraient satisfaits de l’emplacement.  » On ne fera pas une autre consultation, surtout que le sondage a été rigoureusement réalisé, spécifie-t-elle. Les doléances des gens sont néanmoins prises en compte, car on fait encore modifier le projet pour l’améliorer et atténuer ses impacts sur les percées visuelles. « 

Mme Pelletier rappelle que l’implantation du sauna flottant ne coûtera rien aux contribuables, car tous les services offerts aux promoteurs seront facturés. Elle est convaincue que cette attraction générera des retombées économiques dans la région. Elle fait également confiance au spécialiste en environnement qui a conclu que la frayère ne sera pas impactée avec la présence du sauna flottant. Les élus le rencontreront bientôt pour s’en assurer.

Le conseiller Bertrand Bilodeau maintient sa position pour s’aligner avec la majorité de gens ayant répondu au sondage de la Ville.

Quant au conseiller Jean-François Rompré, il a rappelé que le quai est commercial depuis 1850 à l’époque où des navires comme le Lady of the Lake, qui faisait parfois descendre de la marchandise et jusqu’à 1000 passagers.  » Ce projet est largement mieux que nos anciens bateaux L’Aventure 1 et 2, deux catastrophes visuelles « , a-t-il insisté.