Magog: l’ancienne usine Difco est évaluée à 200 $

TAXATION. Les propriétaires de l’ancienne usine Difco, Anahid Hospitality Management, ne paient que 1,53 $ en taxes municipales par année, car l’évaluation foncière du terrain et du bâtiment n’est que de 200 $.

L’évaluateur agréé Jean-Pierre Cadrin signale qu’il s’agit d’un cas d’exception pour expliquer cette faible somme. Il est convaincu que la valeur marchande équivaut à une somme d’argent beaucoup plus considérable. «Contrairement aux autres dossiers, l’évaluation foncière ne représente pas la valeur réelle sur le marché, car les investissements seront importants pour restaurer ce bâtiment. Les propriétaires ne vendront jamais à ce prix aussi bas», prévient-il.

Le Collectif du Quartier des Tisserands comprend mal comment un aussi vaste terrain de 43 640 mètres carrés (6 terrains de soccer), ainsi qu’un bâtiment qui occupe presque autant d’espace, soit évalué aussi faiblement. Sa porte-parole Louise Gagné estime que les propriétaires ne paient pas leur juste part de taxes à la Ville. Il déplore que le propriétaire de l’ancienne filature ne paie que 1,53 $ de taxes par année, «tout en ne faisant absolument rien pour améliorer son bâtiment, ni même pour le préserver d’une dégradation accélérée».

Le Collectif du Quartier des Tisserands déplore l’iniquité des taxes municipales payées par les propriétaires industriels (1,53 $) et résidentiels (250 000 $).

Elle compare aussi avec la charge fiscale totale des voisins situés de l’autre côté de la rue Principale Est. Pour un quadrilatère équivalent, les deux millions en valeur résidentielle génèrent plus de 250 000 $ pour le trésor municipal (voir carte incluse avec ce texte).

«C’est totalement scandaleux et inéquitable pour l’ensemble des citoyens magogois, signe-t-elle dans une lettre publiée dans notre présente édition à la page ….. On se croirait au siècle dernier où les usines de textile négociaient constamment avec la Ville pour ne pas payer non plus leur juste part de taxes municipales et scolaires».

Il s’explique mal aussi que lors de la vente de Difco à Consoltex en 2011, l’évaluation municipale du terrain et des bâtisses était de 2 140 470 $ selon les termes de l’acte de vente. «Comment se fait-il que, moins de huit ans plus tard, l’évaluation ait été réduite à 200 $», s’étonne le Collectif.

Ce regroupement demande à la Ville de profiter de la valeur à la baisse pour acquérir ce bâtiment, qui avait été vendu 500 000 $ en 2011, puis 100 $ en 2015.

À titre comparatif, l’évaluation municipale totale de l’ancienne CS Brooks, propriété de l’homme d’affaires Roger Marcoux, s’élève à 1 252 000 $. Le terrain est cependant presque le double de la Difco. Quelques commerces y sont aussi installés.