Magog interdit la consommation du cannabis dans les lieux publics

CONSOMMATION. Ceux qui pensaient fumer leur joint en marchant sur la rue Principale ou en contemplant le lac Memphrémagog à la pointe Merry devront y penser à deux fois avant d’agir. La Ville de Magog entend interdire la consommation du cannabis dans tous les lieux publics, une fois la légalisation en vigueur (17 octobre). Cette orientation est similaire à celle empruntée par plusieurs Municipalités du Québec, qui se sont vu octroyer le pouvoir de limiter l’usage de cette drogue sur leur territoire. À Magog, il sera interdit d’en faire l’usage dans les lieux publics comme dans les parcs ou sur les trottoirs. C’est donc dire que les consommateurs pourront seulement fumer sur leur propriété, sans exception. «On voyait mal permettre aux gens de circuler sur la rue en fumant du cannabis et d’obliger les autres à respirer leur fumée», explique la mairesse de Magog, Vicki-May Hamm. Un sujet toujours aussi émotif Même si tous les élus ont donné unanimement leur appui à ce nouveau règlement, le la mairesse reconnaît que les discussions ont été animées derrière les portes closes. Une situation qui est comparable à ce qui se vit dans la société, alors que la population est encore divisée sur le sujet. «Personnellement, je comprends les gens qui ont des craintes et des appréhensions, car la légalisation donne l’impression que le cannabis n’est pas si nocif pour la santé. Mais en même temps, avec la légalisation, il sera possible d’avoir un meilleur contrôle de qualité et investir davantage dans la sensibilisation. Je doute toutefois qu’il soit possible d’enrayer complètement le marché noir comme le souhaite le gouvernement», croit la politicienne. À la police d’agir À compter du 17 octobre prochain, l’application de cette réglementation municipale relèvera de la Régie de police de Memphrémagog. Pour le directeur Guy Roy, cette orientation s’intègrera sans trop de difficulté dans le quotidien de ses policiers. «On va l’appliquer comme tous les autres règlements de la Ville, en donnant les amendes prévues à cet effet. Je ne m’attends pas à une charge de travail supplémentaire importante, car à mon avis, ce n’est pas parce que c’est légal qu’il y aura davantage de consommateurs», soutient le patron de la RPM. En ce qui a trait à la conduite avec les facultés affaiblies, Guy Roy est toujours en attente d’information concernant les nouveaux tests de salive, qui ont été approuvés par le gouvernement du Canada. Par le fait même, aucun de ses agents n’est actuellement formé pour les utiliser. «Tant et aussi longtemps que nous n’en saurons pas davantage, nous allons continuer de procéder de la même façon, c’est-à-dire en faisant appel à nos agents évaluateurs qui sont formés pour détecter le cannabis au volant. Nous avons d’ailleurs une entente d’entraide qui donne de bons résultats avec les autres services policiers de la région», rappelle le directeur Roy. Du cannabis vendu sur la Principale? Par ailleurs, la Municipalité a déjà défini un secteur précis où une future succursale de la Société québécoise du cannabis pourrait s’installer. Il s’agit de la rue Principale Ouest, entre la voie ferrée (rue du Moulin) et la rue Sherbrooke. De plus, la superficie maximale du bâtiment est fixée à 300 m². Notons qu’une consultation publique se tiendra sur cette modification au règlement de zonage le 2 octobre prochain dès 19 h 30, à l’hôtel de ville de Magog. Toutefois, selon la mairesse Hamm, Magog n’aurait reçu à ce jour aucune demande de la société d’État pour ouvrir un point de vente.