Magog dit oui au sauna flottant au quai MacPherson
AFFAIRES MUNICIPALES. Le conseil municipal de Magog a adopté sur division le projet de sauna flottant au quai MacPherson, lundi soir (6 février), devant une autre salle comble et une opposition qui persiste.
Cinq conseillers ont voté en faveur de cette troisième et dernière étape. Ce sont Jacques Laurendeau, Bertrand Bilodeau, Jean-François Rompré, Sébastien Bélair et Samuel Côté.
Les élus défavorables sont Josée Beaudoin, Nathalie Laporte et Jean-Noël Leduc.
Rappelons que ce même conseil avait également voté sur division pour que le sauna flottant aille de l’avant, les 21 novembre et 16 janvier derniers.
UNE OUVERTURE L’AUTOMNE PROCHAIN OU AU PRINTEMPS 2024
Les promoteurs de l’entreprise Solstice Sauna, Frédérik Nissen et Ismaël Ulvik, pourront donc poursuivre leurs démarches. Ils visent à accueillir leurs premiers clients l’automne prochain ou au printemps 2024. «Il s’agit d’une étape très importante, car ça confirme qu’on peut s’installer au quai MacPherson, commente M. Nissen. On poursuivra nos efforts et nos énergies pour créer un projet rassembleur pour une bonne partie de la population. Vous verrez, les gens apprécieront autant qu’à North Hatley avec notre projet-pilote».
M. Nissen ajoute que lui et son partenaire révisent et améliorent le projet depuis trois ans. Les plus récents visuels dévoilés lundi dernier comportent, une fois de plus, un abaissement de la hauteur des bâtiments afin d’améliorer les percées visuelles vers le lac et la montagne. Ces bâtiments s’élèveront entre 8 et 11 pieds à partir du quai selon le niveau du lac.
Il reste toutefois des autorisations à obtenir de Transport Canada et du ministère de l’Environnement, ainsi qu’un bail à signer avec la Municipalité avant de commencer les travaux.
Au sujet du bail, la mairesse Nathalie Pelletier assure que les préoccupations des citoyens seront prises en considération et intégrées dans les conditions de l’entente. On sait maintenant que le bail aura une durée de cinq ans et que les services municipaux utilisés seront facturés aux promoteurs. «Ce projet n’aura aucun impact financier sur la Ville», tient à préciser la mairesse.
Mme Pelletier rappelle que les doléances des opposants ont été prises en considération au terme d’une longue consultation incluant un sondage favorable au projet, puisqu’il a été modifié sur des aspects qui préoccupaient des citoyens. Elle donne l’exemple d’une passerelle qui devait enjamber le sentier glacé, une option qui a été écartée le temps de trouver une solution alternative. «Il s’agit d’un projet vert sans impact sur l’environnement et sur la frayère», ajoute-t-elle.
L’OPPOSITION DEMEURE VIVE
Plusieurs opposants assistaient à la séance présentée à l’hôtel de ville de Magog. Forts d’une pétition numérique de plus de 1300 signataires réclamant un moratoire au quai MacPherson, ils comptaient sur cette rencontre, une fois de plus, pour renverser la vapeur.
Ils étaient très déçus. Ils l’ont fait savoir à quelques reprises en chahutant, forçant la mairesse Pelletier à élever la voix pour faire respecter le décorum.
La déception était palpable à la période de questions. Les citoyens y ont exprimé leurs réserves sur la sécurité, sur la faible réception de leurs demandes ainsi que sur les conclusions du rapport environnemental. Quelques universitaires ont pris le micro pour mettre en doute cette analyse payée par les promoteurs, et qui excluait toute forme d’impact sur la frayère de touladis située à proximité.
L’un d’eux, Michel Gariépy, un professeur émérite à l’Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal qui habite Magog a déploré l’absence d’une contre-expertise environnementale pour obtenir un autre côté de la médaille et pour mieux informer les élus.
François Pelletier, un technicien de la faune qui a cofondé l’organisme Unis pour la faune et ex-directeur du défunt Club de chasse et pêche Memphrémagog, est convaincu que les touladis souffriront un jour ou l’autre des répercussions du sauna flottant. «On devrait prévoir dans le bail des compensations monétaires pour protéger le lac si jamais cette future activité cause des dommages écologiques», suggère-t-il.