Magog: des arbres en santé seront abattus par mesure préventive

ENVIRONNEMENT. Même si la présence de l’agrile du frêne n’a pas encore été détectée à Magog, la Ville agira en prévention dès cet automne en amorçant l’abattage d’une cinquantaine de frênes dans ses parcs municipaux. Quelque 400 arbres supplémentaires devront subir le même sort au cours de la prochaine décennie.

Contrairement à d’autres municipalités qui doivent combattre cet insecte envahisseur, la Ville de Magog a encore du temps devant elle pour se préparer à la menace. Mais, un jour ou l’autre, ce petit coléoptère tueur de frênes fera ses premières victimes en sol magogois, selon la coordonnatrice de la Division environnement, Josiane K. Pouliot.

«Ce n’est qu’une question de temps, surtout que l’on en retrouve non loin d’ici, comme à Sherbrooke. Notre stratégie est de ne pas attendre et d’agir immédiatement en coupant une cinquantaine d’arbres annuellement», assure Mme K. Pouliot.

Cette dernière précise que l’option d’un traitement antiparasitaire, qui a aussi été évaluée, n’aurait pas apporté d’avantages à long terme. «Le traitement permet seulement de gagner du temps, soit une dizaine d’années. C’est un simple pansement, d’autant plus que les coûts sont assez importants. Plutôt que de mettre un budget dans une solution temporaire, on a choisi d’investir dans des arbres de remplacement de bonne qualité et de bonne taille», ajoute-t-elle.

 

Également sur les terrains privés

Afin de remplacer les quelque 450 frênes qui seront abattus dans ses parcs, la Municipalité replantera des arbres de «deux à trois pouces de diamètre», d’une valeur de 600 $ l’unité. La stratégie pour combattre l’agrile du frêne entraînera donc des dépenses de plus de 250 000 $.

Les autorités municipales encourageront aussi les citoyens qui possèdent des frênes sur leur propre terrain à poser les mêmes gestes.

Jusqu’à maintenant, plus de 500 de ces arbres ont été répertoriés en façade des propriétés privées du milieu urbain.

«On ne veut pas imposer une coupe drastique sur le terrain des gens, comme l’ont fait d’autres municipalités. Notre vision est plutôt de laisser la population faire sa propre stratégie. Notre rôle sera d’accompagner les citoyens pour s’assurer que les coupes et la gestion des résidus se font de la bonne façon. On veut aussi les sensibiliser sur la préservation du couvert forestier et de l’importance de planter des arbres à sa maison», conclut Josiane K. Pouliot.

De l’information à ce sujet sera d’ailleurs donnée le 11 juin prochain dès 19 h, à l’hôtel de ville, lors d’une soirée de consultation publique portant sur une nouvelle réglementation.

 

Pas de coupe drastique à la pointe Merry

Même si plusieurs frênes sont situés dans le parc de la Baie-de-Magog, il ne s’agit pas de la seule espèce d’arbre présente sur la promenade, longeant le lac Memphrémagog. Ainsi, les citoyens qui craignent une coupe drastique à la pointe Merry, par exemple, peuvent se rassurer. La majorité des arbres de grande taille dans ce secteur parc seront épargnés, du moins, selon l’inventaire fait par la Municipalité. Cette dernière assure également que tout le processus d’abattage se fera de manière rigoureuse et dans un souci de préservation des paysages.