L’installation d’une tour rejetée au Canton de Potton

TÉLÉCOMMUNICATIONS. Le conseil municipal du Canton de Potton a rejeté l’érection d’une tour de télécommunication sur son territoire lors de la séance publique de lundi dernier (5 novembre). Il s’agit d’une seconde opposition en quelques années à une demande formulée par l’entreprise Bell, et ce, au même endroit. L’objet du litige est l’installation d’une tour de télécommunication de 74 mètres (environ 20 étages) sur le chemin de l’Étang-Sugar Loaf, entre les monts Pevee et Éléphant. La résolution a été adoptée sur division. Deux élus étaient en faveur de la tour, mais trois autres ont manifesté leur opposition. Même le maire Jacques Marcoux a tenu à exprimer son vote en rejetant, lui aussi, la demande de Bell, qui souhaite améliorer la couverture Internet et cellulaire. «Je m’objecte, car la tour aurait été située à environ 300 mètres d’une résidence. Elle était aussi d’une hauteur plus élevée que ce que prévoit le protocole d’implantation des tours de Potton, tel qu’adopté en 2013 par le conseil municipal de l’époque», rappelle-t-il. M. Marcoux digérait mal également que cette tour aurait été davantage utile aux citoyens de Bolton-Est et d’Austin, deux municipalités ayant précédemment fermé la porte à Bell pour des tours similaires. Le premier magistrat préfère l’option prévue par l’entreprise Câble Axion, qui déploiera la fibre optique dans ce secteur en 2019. M. Marcoux admet toutefois que cette option améliorera la couverture Internet, mais pas la téléphonie cellulaire. Opposition d’un citoyen Alex Gieysztor habite à deux pas de la section ciblée par Bell. Il s’opposait surtout en raison de l’arrivée possible d’un fort irritant visuel sur une hauteur d’environ 20 étages. Il rappelle que la MRC de Memphrémagog, dans son schéma d’aménagement, a ciblé les deux sommets voisins (Pevee et Éléphant) comme paysage naturel d’intérêt supérieur, donc à protéger, à aux yeux du citoyen. Lui aussi recommande la patience, car il préfère la fibre optique pour Internet à un réseau satellitaire. «Ce signal est bon pour dépanner seulement, pas pour travailler, écouter Netflix ou faire du Skype avec ton entourage. La fibre optique est plus efficace et plus fiable», prétend-il. M. Gieysztor se dit néanmoins ouvert aux compromis, comme l’installation de plus petites tours ou l’utilisation de nouvelles technologies. Il propose notamment le recours à un petit équipement, qu’on ajoute sur des poteaux de téléphone, et qui offre un service similaire aux tours. «Il faut en installer plusieurs, mais ça ne défigure pas le paysage», termine-t-il. L’entreprise Bell, pour sa part, préfère ne pas commenter le dossier. Dans un échange de courriels avec la gestionnaire principale des relations avec les médias, Vanessa Damha, Bell dit tout simplement qu’elle n’a aucune annonce à propos d’une nouvelle infrastructure sans-fil au Canton de Potton pour le moment. L’Internet haute vitesse pour tous à Austin en 2019 L’Internet haute vitesse sera accessible pour tous à la fin de l’année 2019 à Austin, assure le président de Civimétrix Télécommunications, Marc Girard. Il dévoile peu d’information pour l’instant, même si les premiers plans étaient de brancher tous les citoyens avant la fin de 2018. Des délais administratifs et un changement de gouvernement ont ralenti le processus, selon M. Girard. Il assure néanmoins que son entreprise privée travaille toujours sur un projet d’innovation technologique d’envergure mondiale. «Notre but est de doter Austin d’un réseau de fibre optique d’une capacité supérieure à ce qui existe ailleurs au Canada», insiste-t-il. Grâce à des aides financières totalisant 3,5 M$ en provenance de Québec et d’Ottawa, M. Girard se dit prêt à livrer son projet d’ensemble estimé à 12 M$. «Cette plateforme, qui facilitera les communications cellulaires et Internet sans recourir à de grandes tours, pourrait rayonner sur un plus grand territoire après le pilote d’Austin», prévoit-il. Cette ligne de transport de données sera enfouie pour préserver les paysages, confirme M. Girard. Civimétrix sera l’opérateur de ce réseau, mais l’entreprise n’offrira pas les services de télécommunications. Ce réseau sera toutefois offert en location aux fournisseurs de services.