Les temps sont durs pour les déneigeurs… et leurs clients

NEIGE.  Avec la rareté de la main d’oeuvre et la hausse de prix des carburants notamment, les temps sont durs pour l’industrie du déneigement au Québec et la région n’en fait pas exception. Le principal joueur, Déneigement JSR, se voit obliger de délaisser de nombreux clients, en plus d’exiger aux autres des hausses de tarifs importantes.

Le propriétaire Jean-Simon Rivard avait déjà dû jongler avec un manque d’employés en 2021, mais la situation n’a fait qu’empirer depuis ce moment. Même si lui et son équipe sont à pied d’oeuvre pour recruter de nouveaux talents, la réponse est bien en deçà des besoins.

Si bien que l’entreprise a dû faire des choix «déchirants», selon M. Rivard. Pour 2022, 350 de ses quelque 2500 clients ont été avisés qu’ils ne seraient plus desservis, tant pour le déneigement mécanique de leur entrée que pour le pelletage manuel. Ces résidents se retrouvent principalement dans les secteurs Lovering, Michigan, centre-ville de Magog, ou encore des quartiers plus éloignés de Magog ou du Canton d’Orford.

«Pour moi, c’est une décision très difficile à prendre. Je travaille fort depuis des années pour développer une clientèle que je considère comme la plus belle des Cantons-de-l’Est. Le manque d’employés m’oblige carrément à briser ce que j’ai mis tant d’efforts et de temps à bâtir. Mais je me retrouve dans un cul-de-sac. Si je veux maintenir un bon service et ne pas surmener mon équipe, je dois réduire mes opérations, même si ce n’est pas de gaieté de coeur et qu’au final, ce sera moins rentable pour moi», se désole Jean-Simon Rivard. 

Des hausses inévitables

Pour les clients plus chanceux, leur avis de renouvellement s’est toutefois accompagné d’une hausse qui peut atteindre jusqu’à 30% comparativement à l’an dernier. Par exemple, pour une cour standard, la facture peut être passée de 325 $ en 2021 à plus de 400 $ cette saison. «Tout le monde sait que le prix du diesel a augmenté considérablement. De plus, par le passé, on fonctionnait davantage sur appel avec nos déneigeurs, mais maintenant, je dois leur garantir des heures. Donc, même s’il y a moins de neige durant un hiver, j’ai beaucoup de frais fixes à payer.»

L’an dernier, Déneigement JSR comptait 50 employés. À l’heure actuelle, l’entreprise peine à atteindre le plateau des 35, incluant des travailleurs étrangers provenant du Mexique. «Le déneigement, particulièrement le pelletage manuel, c’est un travail qui est dur. Les horaires de travail, c’est le jour, le soir, la nuit et les fins de semaine. Même si on offre de gros salaires, ça n’intéresse pas grand monde et on le voit au nombre de curriculum vitae que l’on reçoit.»

«Je me considère extrêmement privilégié de pouvoir compter sur mon équipe. J’ai des gens qui sont de véritables mordus du déneigement et qui travaillent comme si l’entreprise leur appartenait. Si des gens se reconnaissent là-dedans ou qui ont envie de relever ce défi avec nous, ils sont plus que les bienvenus», conclut le propriétaire.