Légalisation du cannabis: même traitement que l’alcool à la Ville de Magog

CONSOMMATION. La légalisation du cannabis qui est en vigueur à compter de ce mercredi (17 octobre) entraîne très peu de changement pour la Ville de Magog à l’égard de ses ressources humaines. Comme l’explique la directrice des communications et des technologies de l’information à la Ville de Magog, Claudia Fortin, le cannabis sera traité au même titre que l’alcool. Ce qui veut dire qu’il sera interdit à tout employé en fonction de consommer, de posséder et de vendre du «pot» sur les heures de bureau, comme le prévoient déjà les directives à l’interne par rapport à toute boisson alcoolisée. Malgré la nature de leur travail qui peut les amener à travailler à des moments imprévus, les pompiers du Service de sécurité incendie de Magog sont soumis aux mêmes consignes. «Quand ils sont à la maison, les pompiers ont l’obligation de refuser un appel s’ils ne sont pas en état de travailler. La même directive s’applique aux autres employés municipaux qui auraient à travailler alors qu’ils n’étaient pas à l’horaire», explique Claudia Fortin. Mêmes directives à la police Les mêmes directives s’appliquent pour les policiers de la Régie de police de Memphrémagog (RPM), qui pourront fumer de la marijuana lorsqu’ils ne sont pas en service. Pour le directeur Guy Roy, un encadrement plus strict serait presque impossible à appliquer. «Je pense que ce sera très difficile de légiférer sur ce qui se passe au privé, dans la vie des gens et dans mon cas, celle de mes policiers. Je ne suis pas là pour surveiller ce qu’ils font chez eux. Mon travail, comme directeur, est de m’assurer que mes employés sont aptes à faire leur travail à 100% de leurs capacités», soutient Guy Roy. Cela étant dit, le grand patron reconnaît qu’il a encore du mal à se faire à l’idée qu’il est maintenant possible de se procurer du cannabis en toute légalité. Il faut dire que durant toute sa carrière, soit depuis 1991, une grande partie de son travail consistait à procéder à des arrestations pour des crimes en lien avec cette substance. «Je ne sais pas si c’est une affaire de génération, mais pour moi, ça fait encore bizarre. On parle beaucoup de la consommation chez les policiers, car c’est une image qui frappe, mais il y a plusieurs questions qui se posent pour bien des métiers. Je n’ai qu’à penser aux chirurgiens, qui font des opérations à cœur ouvert, ou encore aux camionneurs, aux pilotes d’avion et pourquoi pas aux enseignants et aux techniciennes en garderie. Comment s’assurer que ces personnes seront aptes à faire leur travail, mais surtout, que souhaitons-nous comme société?», s’interroge le directeur Roy. Du côté de la Sûreté du Québec, on confirme que la politique de gestion qui encadre déjà la consommation d’alcool chez les policiers a été, ou sera bientôt, mise à jour pour y inclure le cannabis. Toutefois, impossible d’obtenir quelconque détail. «Nous communiquerons les nouvelles directives au personnel avant de les rendre publiques», se contente de dire la sergente Aurélie Guindon.