Le Tandem de Magog déjà indispensable pour les familles

SOUTIEN. Même s’il est ouvert depuis seulement un an, le centre de pédiatrie sociale Le Tandem de Magog a déjà pris en charge une cinquantaine d’enfants dans le besoin afin de maximiser leur chance de réussite. Difficile de croire que ces enfants et leur famille étaient laissés à eux-mêmes avant l’arrivée du Tandem, mais c’est pourtant la réalité, soutient la directrice générale de l’organisme, Anne-Marie Fournelle. Non pas que ces personnes issues de milieux défavorisés avaient été abandonnées par le système, mais bien que leur réalité n’était pas «adaptée» au fonctionnement du réseau de la santé. «Ce sont des familles qui, pour toutes sortes de raisons, n’aiment pas le réseau ou qui n’y font plus confiance. Ce sont les cas les plus vulnérables, les plus réfractaires et les plus marginalisés de la société. Leur situation est si complexe et lourde que malheureusement, ces enfants et leurs parents se retrouvaient seuls. Ils tombaient littéralement entre deux chaises», explique Mme Fournelle. Avec une équipe de professionnelle formée notamment de médecin, travailleur social, éducateur spécialisé, ergothérapeute, musicothérapeute, art-thérapeute et zoothérapeute, le Tandem offre un service multidisciplinaire regroupé sous un même toit. La prise en charge est donc rapide et complète, selon Mme Fournelle, ce qui donne des améliorations concrètes dans le développement de l’enfant. «Nous sommes capables d’aider de façon sociale des enfants sans devoir les médicamenter. C’est tellement extraordinaire!, se réjouit la directrice générale. Il faut croire à la résilience et au fait que chaque enfant est équipé à faire face aux défis qui lui sont imposés. Il faut travailler avec ses limitations de manière inclusive, c’est-à-dire en s’accompagnant de l’expertise des parents, qui ont un rôle primordial à jouer.»   Aussi alarmant qu’à Hochelaga-Maisonneuve Le Tandem s’attarde également à la précarité des enfants issus des milieux anglophones de la région. L’organisme compte ouvrir sous peu des bureaux satellites à Stanstead et au Canton de Potton. «Un enfant sur deux du milieu anglophone dans Memphrémagog n’est pas prêt lorsqu’il arrive à la maternelle. Ce portrait est aussi alarmant qu’à Hochelaga-Maisonneuve. Pour nous, c’est primordial de travailler avec ces communautés, où l’indice de vulnérabilité chez les enfants est très élevé», ajoute Anne-Marie-Fournelle. Une autre priorité pour la prochaine année est de s’attaquer aux troubles langagiers, qui sont répandus dans la région chez les enfants de 5 ans et moins. «Chez les anglophones, il y a plus de trois ans d’attente au CHUS pour avoir accès à un orthophoniste, déplore la directrice. Si nous réussissons à embaucher une telle ressource à l’interne, ça ferait une énorme différence.» Pour 2019, le Tandem vise à prendre sous son aile environ 140 enfants, dont 50 chez les anglophones. Pour y arriver, des ajouts de services devront être effectués à l’interne, ce qui représente un coût supplémentaire en ressources de 55 000 $. Pour récupérer ce montant, on prévoit notamment organiser une activité de financement.